Les joueurs du MCO ont repris le chemin des entraînements et «ils l’ont fait de leur plein gré, par acquis de conscience», nous a déclaré, hier dans la matinée, Amine Amri, porte-parole. Une manière de dire que la revendication liée au payement des salaires est toujours sur la table mais que les joueurs grévistes ont fini par prendre conscience de leur responsabilité quant à l’avenir du club.
Le coup de gueule de l’entraîneur Omar Belatoui, sorti de sa réserve, y est sans doute pour beaucoup dans cette reprise.
En ne s’étant pas présentés précédemment aux entraînements, les joueurs grévistes du MCO n’avaient fait qu’aggraver la situation d’un club qui, à 5 matchs de la fin du championnat, se trouve dans une période de transition en attendant une prise en main salutaire de la société promise, Hyproc. Samedi, seuls quatre joueurs se sont présentés aux entraînements, à savoir Benayad, Ezzemani, Lagraâ et Belaribi.
Dimanche, le quatuor est rejoint par Imad Saihi, revenu très vite à la raison. La situation était d’autant plus complexe que le mandat des dirigeants du club amateur, détenteur des parts cédées par les anciens actionnaires, a expiré et l’assemblée générale n’est prévue, a-t-on appris, que pour le 10 juillet. Les joueurs réclament le payement de deux mois de salaire.
Pourtant, il y a une semaine, le staff technique et les joueurs étaient sereins avec l’entame des entraînements pour la première fois à l’annexe gazonnée du stade Miloud Hadefi pour préparer le match contre le MC El Bayadh, prévu le 1er juillet.
Tout en disant comprendre la revendication des joueurs, Omar Belatoui a néanmoins condamné cette action qui aurait fait courir des risques inconsidérés au club.
«C’est désolant, ceci n’honore personne et chacun doit prendre ses responsabilités», avait-il déploré dans une déclaration postée sur la page Facebook du club.
«Nous n’avons pas de dirigeants à part le liquidateur judiciaire qui a des prérogatives très limitées et avec lequel nous avons déjà discuté dans le souci de trouver une solution mais il nous a déclaré qu’il n’avait pas d’argent», attestait-il avec le sentiment que le club s’est retrouvé abandonné.
«Si la situation exige d’aller jouer avec les jeunes de 18 ans, nous le ferons mais le MCO ne mourra pas grâce à ses hommes», rassurait-il néanmoins.
Des difficultés il y en eu depuis plusieurs mois mais cette fois les choses sont allées trop loin et c’est sans doute pour cela qu’il a été amené à parler de lui-même et peut être aussi du reste du staff technique en disant : «Ce que nous sommes en train d’endurer, personne ne peut le supporter. Nous avons supporté toutes les invectives par amour du club et nous ne sommes pas venus pour l’argent et nous n’avons rien pris.»
Des efforts ont été consentis pour remonter la pente et se hisser au milieu du classement, mais alors qu’il ne restait pas grand-chose pour sortir définitivement de la zone de relégation, l’action inattendue des joueurs avait eu pour effet de semer le doute.
De ce fait, a-t-il alors prévenu : «Le Mouloudia est en danger et il faut qu’il y ait des oreilles attentives qui sachent comment nous sortir de cette impasse.»