Après la délocalisation de la station de l’avenue Aouati Mostefa : Les chauffeurs de taxi protestent

23/05/2024 mis à jour: 01:23
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La ville de Constantine a connu, hier matin, une vive agitation manifestée par les chauffeurs de taxi assurant la destination d’Ali Mendjeli, qui ont exprimé leur mécontentement suite à une décision municipale les obligeant à déménager de l’avenue Aouati Mostefa vers l’avenue Rahmani Achour dans le quartier de Bardo. 

Rassemblés au niveau de leur désormais ancienne station, située en plein centre-ville du chef-lieu de wilaya, les «taxieurs» ont tenu une manifestation en début de matinée, ce qui a perturbé la circulation et pénalisé les citoyens. 

Les protestataires dénoncent cette décision, qualifiant ce choix d’irréfléchi et avancent plusieurs arguments pour justifier leur opposition. «La fréquentation est en berne dans le quartier de Bardo, déjà isolé par la réhabilitation de l’hôtel Cirta. Le lieu souffre d’un manque d’activité commerciale et d’une fréquentation réduite», a déclaré à El Watan Ramdane Nafir, membre du syndicat des chauffeurs de taxis.

 Et de poursuivre que la nouvelle station, située en retrait des axes principaux, impose un détour important aux clients. Notre interlocuteur a souligné que lors d’une réunion avec les services de la commune, les représentants des chauffeurs de taxis ont proposé des solutions alternatives, comme l’installation d’une station derrière le tribunal de Constantine, près de la place Ahmed Bey, déjà occupée par les taxis ou l’exploitation de l’espace se trouvant derrière l’hôtel Novotel, sur les mêmes lieux. «L’espace situé derrière le Novotel était la placette où on jouait les boules à une époque donnée», a précisé M. Nafir. 

 Ces propositions, jugées plus pertinentes et consensuelles par les protestataires, ont été rejetées par les autorités communales. Face à l’impasse et au refus des chauffeurs de se déplacer, un énorme embouteillage a eu lieu au rond-point de la place des Martyrs.  Il a fallu l’intervention des services de la sûreté de wilaya pour fluidifier la circulation et calmer les esprits, afin d’appliquer la décision de la commune. De nombreux citoyens se sont également retrouvés pénalisés par ce «débrayage des conducteurs».  «Notre mouvement durera et on reste ici. Si le bras de fer des autorités locales persiste, on suspendra le transport vers la ville d’Ali Mendjeli», a lancé un des protestataires. Au-delà du cas spécifique des taxis, cette situation soulève des questions fondamentales sur la gouvernance locale et la participation citoyenne.

 Il est temps de repenser les modèles de gestion urbaine pour favoriser le dialogue, la concertation et la prise en compte des besoins de tous les acteurs. Il faut noter que la fermeture de la partie supérieure de l’avenue  Rahmani Achour pour son intégration dans le projet de l’hôtel Cirta, avait déjà provoqué l’indignation des commerçants et des habitants, particulièrement suite au déplacement de la station des taxieurs menant vers la gare routière Sahraoui Tahar et vers la ville d’El Khroub. 

Pour les habitants, ce projet a été réalisé au détriment de leur bien-être. Les chauffeurs de taxis, dont les représentants étaient en négociation durant toute la matinée avec les éléments de la sûreté, ont fait savoir que ce mouvement de protestation sera organisé devant le cabinet du wali, avant d’aller vers l’escalade. Au moment de la rédaction de l’article, les chauffeurs de taxi étaient toujours sur les lieux et s’apprêtaient d’aller vers le cabinet du wali.   
 

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