La Confédération africaine de football (CAF) a renouvelé, partiellement, son comité exécutif (Comex) pour les 4 années à venir (2025-2029), élu Patrice Motsepe pour un second mandat, et procédé à l’élection des 7 représentants de la CAF au Comex de la FIFA, le tout sous le regard paternaliste du président de la FIFA, Gianni Infantino, jamais loin des prises de décisions de l’instance faîtière du football continental.
Beaucoup l’accusent de pratiquement régenter la vie de la CAF. L’Italo-Helvétique rayonnait au Caire. Certains prétendent que c’est lui qui trace la feuille de route de la CAF. Des acteurs du football africain ne cachent pas leur mécontentement après la tenue de la 14e assemblée générale extraordinaire (AGEX) tenue au Caire le 12 mars. Beaucoup d’entre eux ont été abandonnés sur le bord de la route.
La carte du Comex à la CAF et à la FIFA (représentants africains) a été dessinée sans eux. Les grands perdants sont le président de la Fédération sénégalaise et ex 1er vice-président de la CAF ex-membre du Comex de la FIFA lors du dernier mandat, Pinnick, le puissant dirigeant de la NFA (Nigeria),Yacine Diallo, président de la Fédération ivoirienne et des dirigeants de la Cecafa qui ne faisaient plus partie des plans du président de la FIFA et celui de la CAF qui ont piloté l’opération de renouvellement au niveau de la CAF et de la FIFA.
Les mécontents se mordent les doigts d’avoir voté, les yeux fermés, les amendements proposés lors du 64e congrès de la FIFA tenu au cours de l’année 2024. Ils ont été piégés. Les initiateurs des amendements concernant l’abrogation de la limite d’âge et le changement du mode du vote des représentants africains au Comex de la FIFA, c'est-à-dire l’annulation du vote par groupe linguistique (les langues officielles de la CAF), auraient dû éveiller leurs soupçons. Ils ont été jetés comme un kleenex.
La révolte sonnera-t-elle du côté de leurs zones ? Rien n’est moins sûr. Les spécialistes du façonnage et défaçonnage des listes et groupes de pression ont agi à leur guise et en toute impunité. Le 3e architecte, avec Gianni Infantino et Patrice Motsepe, de la recomposition du groupe qui représente l’Afrique au sein de la FIFA a bien manœuvré.
Avec plus de 34 accords de partenariats signés avec des Fédérations africaines, sur un total de 54, détient un solide levier qui lui permet d’imposer ses vues. Mercredi au Caire, 49 Fédérations lui ont donné leurs voix. The Day After sera difficile pour le président de la CAF. Il s’est mis à dos une partie de la composante de la l’assemblée générale. En 68 ans d’existence, la CAF n’a jamais vécu pareille situation. Le mandat de trop pour Patrice Motsepe ?