Après de longs mois de baisse : Les prix du gaz naturel rebondissent

30/06/2024 mis à jour: 04:41
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Le gaz s’impose de plus en plus dans l’économie mondiale comme une énergie alternative de qualité - Photo : D. R.

En termes de perspectives, la BM s’attend à un alignement du commerce du GNL au cours des deux prochaines années, sur la demande croissante en Asie de l’Est et dans le Pacifique, en particulier en Chine, avec la hausse des exportations des principaux pays producteurs en Afrique, aux Etats-Unis, et en Russie.

Après de longs mois de tiédeur, les prix du gaz naturel repartent à la hausse. Un rapport de la Banque mondiale relève une série de facteurs qui ont contribué à hisser les prix du gaz naturel sur les marchés depuis la mi-juin. «Après avoir connu de fortes baisses au premier trimestre 2024 en raison d’un hiver doux, les prix du gaz naturel ont rebondi… au cours de la dernière semaine de juin, les prix du gaz naturel aux Etats-Unis et en Europe étaient respectivement à 80 et 25% plus élevés que leur moyenne de mars», indique la synthèse de la BM.

Aux Etats-Unis, la hausse est justifiée par une demande accrue de production d’électricité ainsi qu’à la perspective d’augmentation des flux en provenance des terminaux d’exportation américaine de gaz naturel liquéfié GNL dans les mois à venir. En Europe, les inquiétudes suscitées par les récentes pannes d’électricité ont fortement contribué à l’augmentation des prix du gaz naturel.

«De plus, les deux marchés ont bénéficié d’une forte demande de GNL en provenance d’Asie», précise le rapport en notant toutefois que malgré ces niveaux de hausse, les prix du gaz naturel devraient être nettement inférieurs en 2024 par rapport aux années précédentes, même si une reprise est attendue en 2025.

Les économistes de la Banque mondiale apportent tout de même une nuance à leur pronostic en affirmant que les prix pourraient être plus élevés que prévu en raison  de l’évolution géopolitique, de la réduction des exportations américaines et des conditions météorologiques défavorables. Cependant des perspectives de croissance mondiale plus faible que prévu, notamment en Asie de l’Est et dans le Pacifique pourraient par contre entraîner une baisse des prix.

«Les prévisions tablent sur une augmentation prévue de 50% de la capacité d’exportation américaine de GNL d’ici 2025. Tout retard dans cette expansion pourrait exercer une pression à la hausse sur les prix mondiaux du GNM et du gaz européen», explique la même source.

Si les exportations américaines seront plus faibles que prévu, les prix prendront une courbe baissière inférieure aux prix intérieurs américains. Par ailleurs, la perspective d’expiration de l’accord de transit du gaz russe via l’Ukraine en décembre 2024 aura des conséquences directes sur le marché européen.

En termes de demande mondiale de gaz naturel, la même source relève une croissance minime en 2023. «Dans la région Asie-Pacifique, la demande de gaz naturel a été principalement tirée par les secteurs énergétiques et industriels de la Chine et de l’Inde, tandis que la consommation de l’Amérique du Nord a légèrement augmenté.» Quant à la demande en Europe, le même rapport souligne une baisse de 22% par rapport à son pic de 2005.

Des perspectives optimistes

«Après deux années de stagnation, la demande mondiale devrait tout de même augmenter de 2% en 2024 et 2025. Cette croissance modeste devrait être tirée par la Chine et le Moyen-Orient en 2024. En 2025, toutefois, la stagnation de la demande dans les économies avancées tempérera une hausse attendue de la consommation dans les EMDE», indique le rapport.

Concernant l’offre mondiale de gaz naturel, la Banque mondiale remarque une relative stabilité en 2023 avec une production record de gaz naturel aux Etats-Unis compensant les baisses en Russie et en Europe. «La production russe a chuté de manière significative. Si les exportations de gaz naturel liquéfié ont augmenté et sont restées insensibles aux sanctions, elles n’ont compensé que partiellement la réduction des flux de gazoducs vers l’Europe», relève la BM dans son rapport.

Ce dernier prévoit que le marché du gaz naturel demeure tendu en 2024 et en 2025, car la hausse de la production est à peine égale au niveau de la demande. «L’offre est sur le point d’augmenter dans toutes les régions productrices, à l’exception des Etats-Unis, où les prévisions antérieures de croissance continue de l’offre sont désormais révisées.»

La Banque mondiale constate également une croissance du commerce mondial de cette matière première permettant «la constitution de stocks importants sur la plupart des marchés». «Les volumes d’échanges de GNL ont augmenté d’environ 3% au cours du quatrième trimestre 2023 et du premier trimestre 2024 par rapport à l’année dernière, grâce à l’augmentation des exportations des Etats-Unis, du Qatar et de plusieurs pays africains », indique le rapport.

En termes de perspectives, la BM s’attend à un alignement du commerce du GNL au cours des deux prochaines années, sur la demande croissante en Asie de l’Est et dans le Pacifique, en particulier en Chine, avec la hausse des exportations des principaux pays producteurs en Afrique, aux Etats-Unis, et en Russie. «La reconfiguration des modèles d’échanges de GNL suite à l’invasion russe de l’Ukraine s’est poursuivie, permettant aux pays européens de maintenir leurs stocks à l’extrémité supérieure de la fourchette d’avant la pandémie.

Cet objectif a été atteint malgré une baisse significative des flux américains en mai en raison d’une panne d’une installation d’exportation de GNL, qui a conduit les importations européennes en provenance de Russie à dépasser brièvement celles en provenance des Etats-Unis.»
 

 

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