Le PDG de Sonatrach, Tewfik Hakkar, note que les «contrats à long terme ont l’avantage de maintenir le niveau d’investissement nécessaire pour approvisionner le marché et assurer la stabilité des prix».
S’exprimant dans une interview au fournisseur de données économiques, S&P Global Commodity Insights, le PDG de Sonatrach Tewfik Hakkar a souligné l’intérêt de l’Algérie pour les contrats à longs termes avec ses partenaires. « Ces contrats aident à assurer l’approvisionnement du marché » dit-il en notant que Sonatrach prévoit d’approvisionner le marché du gaz avec plus de 110 milliards de m3/an jusqu’en 2027 et ce afin de satisfaire à la fois à la demande locale ainsi que les besoins pour l’exportation.
La capacité de raffinage de la compagnie pétrolière nationale s’élève actuellement à 30 millions de tonnes/an. « Ces volumes ont été atteints grâce à des milliards de dollars en dépenses d’investissement, et qui seront renforcés par des dépenses supplémentaires en partenariat avec des compagnies comme Eni, Occidental, Total Energies et Sinopec et d’autres » rapporte le média.
« Nous sommes convaincus que la seule visibilité sur les comportements du marché et la demande future de gaz naturel pourrait soutenir les politiques d’investissement dans les projets gaziers à forte intensité de capital » souligne Hakkar en notant que les « contrats à long terme ont l’avantage de maintenir le niveau d’investissement nécessaire pour approvisionner le marché et assurer la stabilité des prix ».
Dans une évaluation des capacités de Sonatrach, les analystes de S&P Global Commodity Insights estiment que l’Algérie est « sous-explorée et jouit d’un bon potentiel pour de nouvelles découvertes ». Et de noter qu’alors que les gouvernements occidentaux cherchent des alternatives au pétrole et au gaz russes, Sonatrach est bien placée pour stimuler ses exportations d’énergie vers l’Europe.
Le plus grand pays d’Afrique a commercialisé 99,2 milliards de m3 de gaz en 2022, contre 102,8 mds de m3 en 2021. La production de pétrole a quant à elle était plafonnée par l’OPEP à 1,01 million de b/j en octobre dernier contre 1,4 million de b/j en 2008.
La compagnie nationale prévoit d’augmenter ses capacités en permettant des conditions favorables au partenariat avec les compagnies étrangères. « La crise actuelle a mis la sécurité énergétique au premier plan, rendant les clients plus ouverts aux accords à long terme. Nous comprenons clairement que la sécurité et la diversification des approvisionnements restent des enjeux clés pour nos clients.
Toutefois, ces préoccupations doivent prendre en compte les exigences d’une visibilité juste et claire sur les contrats gaziers, à moyen et long termes, afin de permettre aux fournisseurs de gaz de planifier leurs investissements » indique le PDG de Sonatrach dans le même entretien.
Hakkar note également, qu’il y a quelques années le marché « montrait des signes de résistance aux contrats à long terme, cependant, les évolutions récentes de la scène énergétique ont remis à l’ordre du jou`r les questions de sécurisation énergétique et de maintien d’un niveau d’investissement adéquat, et par conséquent, reconsidérer l’option des contrats à long terme ou au moins à moyen terme.
Aussi, Sonatrach s’adapte aux conditions du marché et aux situations exceptionnelles auxquelles nos clients peuvent être confrontés en introduisant plus de fluidité opérationnelle » souligne le même responsable en exprimant son souhait que de nouveaux contrats seront signés en 2023.