Appelant à la fin des ingérences étrangères en Libye : Attaf définit «quatre priorités pour résoudre la crise»

07/08/2024 mis à jour: 16:42
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Attaf anime une conférence avec Stéphane Khoury, cheffe par intérim de la Manul

L'Algérie réitère à nouveau son appel à la fin des ingérences étrangères en Libye et définit quatre priorités en vue de résoudre la crise dans ce pays. La position algérienne a été exposée, longuement, par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui a reçu, lundi dernier, la cheffe par intérim de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), Stéphanie Khoury, en visite en Algérie dans le cadre de la concertation et de la coordination Algérie-ONU sur l’évolution de la situation en Libye. 

S’exprimant à l’issue de son audience avec la responsable onusienne, le chef de la diplomatie algérienne souligne, d’abord, que cette «réunion a constitué une occasion pour s’enquérir des démarches et des efforts entrepris par les Nations unies pour faire avancer le processus politique en vue de résoudre la crise libyenne». «Ces efforts bénéficient du soutien total et inconditionnel de l’Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité et à travers ses positions au sein de différentes organisations et de groupes régionaux, à leur tête l’Union africaine (UA)», indique-t-il. 

Réaffirmant le soutien de l’Algérie à l’ONU, Ahmed Attaf regrette le fait de «voir la crise libyenne boucler sa treizième année, il y a de cela quelques mois». «Avec sa persistance, cette crise devient de plus en plus complexe, tandis que les perspectives d’un règlement politique pour lequel l’Algérie a de tout temps œuvré à réaliser et à consolider avec sincérité, s’amenuisent au fur et à mesure», déplore-t-il. 

Selon lui, la persistance de la crise libyenne, en premier lieu, à l’accroissement et à la complexité des interventions étrangères dans les affaires internes de ce pays frère. «La solution à cette crise consiste essentiellement à écarter et à mettre fin à ces interventions, quelles que soient leurs formes ou leurs fins, politiques, militaires ou sécuritaires», déclare-t-il. 


«Dépasser les tiraillements actuels» 

Et d’insister : «En sa qualité de pays frère et voisin de la Libye, l’Algérie appelle, encore une fois, toutes les parties étrangères à ne pas s’immiscer dans les affaires de la Libye et à mettre un terme aux politiques, aux pratiques et aux agissements susceptibles de semer la division et de creuser davantage le fossé entre les enfants du même pays.» Poursuivant, Ahmed Attaf précise que «l’Algérie demeure profondément convaincue que mettre fin à ces interventions aura un impact majeur permettant aux frères libyens de dépasser les tiraillements actuels et de parvenir à un terrain d’entente permettant à tous de contribuer à un processus inter-libyen, à tourner la page des différends et à mettre fin définitivement à la crise». 

Ce terrain d’entente devra déboucher, ajoute-t-il, «sur l’organisation d’élections libres et intègres, à travers lesquelles le peuple libyen donnera la légitimité aux plus compétents à ses yeux et en mesure de le représenter et de défendre ses intérêts». Selon lui, la tenue de ces élections verra naître des institutions unifiées, fortes et capables de contrecarrer toute éventuelle ingérence, mais également de redorer le blason de l’Etat libyen de manière à retrouver la place naturelle qui lui sied sur l’échiquier régional et international. Dans ce sens, Ahmed Attaf énumère quatre priorités à l’heure actuelle. 

La première, selon lui, est «d’éviter de faire de l’échéance électorale en Libye une fin en soi, car l’objectif demeure plus large et plus inclusif». Le succès de cette échéance, dit-il, «dépendra des préparatifs à mener à bien de la meilleure façon qui soit». Si la deuxième priorité consiste à «maintenir et à consolider l’accord de cessez-le-feu, la troisième est, enchaîne-t-il, liée aux démarches qu’il serait plus judicieux qu’elles soient un prolongement et un soutien aux efforts onusiens, considérés comme étant un référentiel dans lequel fusionnement les fondements du règlement de la crise libyenne». «Il ne faudra pas abandonner le projet de réconciliation nationale libyenne», souligne-t-il, comme  quatrième priorité. 

«Ce projet demeure prépondérant, malgré les difficultés qui entravent sa mise en place», explique-t-il, car «il permettra d’offrir sans aucun doute un terrain fédérateur pour l’ensemble des Libyens ; un terrain en mesure de les prévenir de la division et de la logique du vainqueur et du vaincu». 

De son côté, Mme Stéphanie Khoury tient à préciser que l’Algérie jouait «un rôle primordial dans le soutien des efforts des Libyens en vue de parvenir à un règlement de la crise libyenne», relevant que «ses entretiens profonds et si fructueux avec M. Attaf avaient porté essentiellement sur les défis à relever en matière de division (dans les volets sécuritaire et économique), ainsi qu’en matière de stabilité de toute la région».
 

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