C’est officiel ! Réunis hier au siège de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), les membres de la Confédération des syndicats autonomes (CSA) ont décidé d’aller vers une grève générale les 26 et 27 de ce mois. Le motif : la chute du pouvoir d’achat et les décisions gouvernementales qui n’apportent, selon les syndicats, aucun réel changement dans la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires.
«Comme nous l’avions déjà annoncé lors de notre dernière réunion et notre communiqué, nous avons fait appel à d’autres syndicats afin de nous rejoindre dans notre lutte. Nous avons eu un retour très favorable. Nous sommes passés de 13 membres à 28 syndicats adhérents à cette démarche de protestation.
C’est un indice de l’ampleur du malaise socioprofessionnel», déclare Boualem Amoura, coordinateur de la CSA. Il annonce, dans ce sens, l’adhésion des syndicats des enseignants et chercheurs universitaires (SNECHU), des paramédicaux, celui des travailleurs des collectivités locales ainsi que celui des inspecteurs de travail. La rencontre, qui a duré toute la journée d’hier, a été l’occasion de reprendre toutes les revendications déjà formulées, mais surtout d’exprimer la colère et surtout la déception des travailleurs quant aux dernières mesures annoncées par le gouvernement.
«Une hausse d’à peine 6000 DA»
Il s’agit de relatives à la révision de l’IRG et de la valeur du point indiciaire. «L’inflation est en hausse continue, ceci contrairement à la politique salariale qui n’a pas bougé depuis plusieurs années. Les dernières décisions du gouvernement n’ont eu aucun effet sur les salaires. La hausse complète n’atteint même pas les 6000 DA. Chose totalement inconcevable. Alors que nous demandions des mesures d’apaisement, nous nous sommes retrouvés face à une nouvelle provocation», se désole le syndicaliste, qui souligne que l’option de l’escalade dans la grève de deux jours n’est pas exclue.
Il est à signaler que la CSA revendique la révision de la valeur du point indiciaire de 45 à 100 DA, et celle du régime indemnitaire ainsi que la mise en place d’un observatoire national du pouvoir d’achat. Cet organisme prendra en charge l’évaluation des fluctuations possibles du pouvoir d’achat et de l’inflation. Il aura également les prérogatives d’intervention auprès des autorités pour les révisions salariales adéquates.
La CSA évoque le «déni» des autorités quant au malaise social dans les régions des Hauts-Plateaux, les Aurès et le Sud et de leurs mouvements de protestation réclamant la révision de la prime de zone. Il y a également la question du droit à la retraite sans condition d’âge, les libertés syndicales. Les membres de la CSA, qui couvrent les secteurs de la santé, de l’éducation et des collectivités locales – soit une grande majorité des travailleurs de la Fonction publique – s’indignent aussi contre la marginalisation des organisations syndicales dans l’élaboration de ces textes rédigés unilatéralement.