Un jeune ouvrier nigérien, Awal Mohamed, 21 ans, a trouvé la mort, hier, après une chute mortelle d’une grande hauteur sur un chantier immobilier situé boulevard Mohamed Seddik Benyahia, dans la cité Oued Kouba à Annaba.
Grièvement blessé, il a été pris en charge par les éléments de la Protection civile et transporté en urgence vers le service de chirurgie de l’hôpital Ibn Rochd. Selon des sources médicales, la victime souffrait d’un grave polytraumatisme engageant son pronostic vital.
Malgré les efforts des médecins et la nécessité d’interventions chirurgicales pluridisciplinaires, il a succombé à ses blessures peu après son admission. Alertés, les services de sécurité se sont immédiatement rendus sur les lieux du drame pour procéder aux premières constatations. Une enquête a été ouverte à la demande du procureur de la République près le tribunal d'Annaba.
Les investigations devront notamment déterminer les circonstances exactes de l’accident et éclaircir la situation administrative et professionnelle de la victime : disposait-elle d’un titre de séjour en Algérie ? Etait-elle couverte par une assurance sociale ?
Avait-elle signé un contrat avec l’entreprise réalisatrice du chantier ? Ce drame relance les préoccupations liées aux conditions de sécurité sur les chantiers de la ville, en particulier sur ce site, où un précédent incident avait déjà soulevé une vive polémique. Le 10 décembre 2024, les travaux avaient provoqué l’effondrement de la chaussée du même boulevard, l’un des principaux axes menant vers la corniche.
Cet effondrement avait entraîné une fermeture prolongée de la route et causé d’importants dégâts aux infrastructures d’Algérie Télécom, Sonelgaz et de l’ADE, plongeant plusieurs riverains dans le désarroi. La proximité de ce chantier – un projet immobilier de type R+14 avec trois sous-sols – avec le CEM Babou Chérif, un grande école très fréquentée par les élèves et leurs parents, n’a fait qu’accentuer les inquiétudes des habitants du quartier.
Ces derniers, à travers des lettres ouvertes et des doléances adressées au wali de Annaba, ont déjà exprimé leur exaspération face aux risques qu’ils encourent au quotidien. Ce nouvel accident tragique ne manquera pas de raviver le débat sur la sécurité des travailleurs, en particulier ceux en situation précaire, ainsi que sur le respect des normes de construction dans la wilaya de Annaba.