Abdelkrim Badjadja, l’éminent spécialiste des archives en Algérie et historien, s’est éteint lundi à Constantine, a-t-on appris auprès de certains proches. Né en 1945 à Constantine, Abdelkrim Badjadja a mené une longue carrière d’archiviste avec d’être désigné directeur général des Archives nationales d’Algérie.
Il est connu pour avoir joué un rôle important dans la préservation et la diffusion de l’histoire algérienne à travers le développement des archives pour lesquelles il a consacré de longues années de sa vie.
Depuis 2002, il a exercé comme consultant aux Archives nationales des Emirats arabes unis. En plus de ses travaux de recherche, Badjadja a publié de nombreux ouvrages, dont les plus connus sont La bataille de Constantine 1836-1837 ; Assigné à résidence ; Un regard constantinois, mais surtout le livre dans lequel il a rassemblé ses Mémoires sous le titre Badjadja passe au tableau.
Il était connu pour ses innombrables contributions dans la presse algérienne sur des sujets relatifs à l’histoire et la mémoire algériennes, mais aussi à des thèmes divers tant politiques ou autres. Il était souvent approché par la presse pour des entretiens dans lesquels il apportait des éclairages sur des questions qui marquaient l’actualité, notamment les relations algéro-françaises, dont le plus récent était relatif aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’existence de la nation algérienne.
La vie du défunt Abdelkarim Badjadja restera marquée par l’incident qu’il n’a cessé de rappeler dans ses écrits et relatif à son enlèvement le 22 novembre 1986 par la sécurité militaire à l’aéroport de Constantine, sur lequel il est revenu dans un long article publié dans un quotidien national en 2011. Abdelkrim Badjadja est parti, laissant derrière lui l’image d’un homme cultivé, dévoué, désintéressé et surtout modeste, en plus de ses écrits qui témoigneront en sa faveur pour la postérité. L’enterrement a eu lieu hier à Constantine.