Le monde a cru connaître la pire menace sur son équilibre avec l’apparition des nouveaux virus fin 2019, ayant provoqué un état d’urgence sanitaire transfrontalier et un ralentissement des activités humaines pendant plus de deux ans.
Naturellement atténué, le coronavirus rejoint la liste des agents infectieux en circulation avec un faible impact mortifère. Quasiment sans transition, un autre spectre, annoncé depuis des décennies, atteint la cote d’alerte et s’invite avec fracas dans la vie des hommes.
C’est le dérèglement climatique. Il frappe sans distinction tous les continents et sous toutes les latitudes. Les remises en cause du mode de vie et de consommation sont un peu tardives avec une très faible possibilité de recadrage ou de résorption.
Quelques constats anecdotiques ont été mis en avant ces derniers temps, comme le fait que l’avion produit 5% des émissions de CO2 générées par l’humain, alors que 9 personnes sur dix dans le monde n’ont jamais eu accès à ce moyen de transport aérien. Le moteur thermique des voitures est également sur la sellette auprès des organisations de protection de l’environnement et des mouvements politiques dit «verts», mais les pays constructeurs ne s’accordent toujours pas sur une échéance pour un arrêt définitif de production au profit des modèles électriques et hybrides.
A présent qu’il faut faire face aux conséquences des dérèglements de la nature méthodiquement programmés par l’homme, il faut examiner nombre de solutions pour assurer quelque quiétude et sécurité aux populations et aux générations futures.
Dans notre pays, qui a enregistré des pluies fort dommageables à l’agriculture en juin et un épisode caniculaire sans précédent en juillet, la grande hantise est celle des feux de forêt. Ceux-ci emportent des vies humaines, en plus des dégâts sur le couvert végétal, en dépit des campagnes de prévention et de sensibilisation menées durant une bonne partie de l’année par les organismes étatiques, les collectivités locales et la société civile.
La vulnérabilité constatée dans certaines régions est liée à la configuration des lieux d’habitation et à l’aménagement du territoire, le plus souvent comptant une forte proportion forestière. Pendant longtemps, la dispersion des zones habitées causait des difficultés dans la couverture en réseaux d’assainissement et d’alimentation en électricité et en eau.
Bien que son succès soit souligné par les pouvoirs publics, la formule de l’habitat rural a présenté quelques lacunes s’agissant de la disponibilité des commodités de base. Le problème lancinant est désormais lié à la sécurisation de ces sites d’habitation qui se détachent parfois du schéma traditionnel du village non sans quelques désagréments.
C’est à l’occasion de la réalisation des tranchées pare-feu autour des structures hospitalières, des établissements scolaires et autres équipements et installations que l’on s’interroge sur les dispositions prises en direction des centaines, voire des milliers d’habitations disséminées à flanc de coteau et à l’orée des massifs boisés. L’opportunité d’engager une réflexion et des études d’aménagement idoine est toujours évidente.
L’objectif sera de se réapproprier les attributs des villages ancestraux sans pouvoir réellement recréer ces espaces communautaires où tous les aspects de la vie quotidienne et les contraintes de la nature environnante étaient discutés, prévus et solutionnés.
Le challenge peut être relevé même s’il n’est plus possible de réinventer les temps anciens où le sens de la prévention était inné et l’effort quotidien, et la conséquence la plus grave d’un feu de forêt était la destruction d’un olivier.