Ambiance délétère à l’ES Sétif : La maison sétifienne brûle-t-elle ?

22/02/2022 mis à jour: 00:10
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Fahd Halfaya, président du conseil d’administration

La formation sétifienne s’engouffre dans un tunnel noir. Le conflit Halfaya-Djahnit s’envenime, fracasse la fragile sérénité d’un club chavirant dangereusement. 

En reprenant les propos de son coach faisant porter le chapeau à ses joueurs «déconcentrés» dit-il par des choses qui sont produites en pleine préparation de la rencontre du Raja, Fahd Halfaya président du conseil d’administration par «intérim», met, le moins que l’on puisse dire, le feu aux poudres. Implicitement, Halfaya masque le dérapage et les accusations de Nabil Kouki optant une nouvelle fois pour le récurrent refrain de la diversion. 

Au lieu de laver le linge sale en famille, Halfaya, mal conseillé, anime dans l’après-midi de dimanche une conférence de presse où il déballe tout. Il rend publiques les sommes perçues par le capitaine de l’équipe durant les quinze derniers mois. Il pointe du doigt certains éléments qui forment, dit-il, un lobby. Alors que la maison est en feu et en flammes, les autres membres ou actionnaires d’un invisible conseil d’administration, notamment Serrar, se murent non seulement dans un silence assourdissant mais font comme si de rien n’était. Pas du tout innocente car elle est encombrée en non-dits, une telle posture oblige les gens ainsi que les initiés à spéculer. La sortie de l’intérimaire seul à faire face aux dépenses et interminables problèmes d’un club à la dérive, n’a pas été du goût des concernés.

 Ces derniers zappent non seulement l’entraînement de dimanche mais compliquent la situation. Ils mettent entre parenthèses la préparation de la troisième journée de la Ligue des champions. 

La prochaine confrontation Amazulu – ESS, prévue vendredi à 17h a été donc reléguée au dernier plan. Au grand dam des supporters irrités par la tournure des événements. Ainsi, les Ententistes n’iront pas en Afrique du Sud avec les meilleures dispositions techniques et psychologiques, indispensables en pareilles circonstances. Ce n’est pas du tout évident d’aborder un rendez-vous continental bénéficiant d’une très grande couverture médiatique avec une montagne de soucis, des incompatibilités d’humeur, un moral à plat et une préparation des plus aléatoires. Les circonstances ne plaident pas en faveur des Noir et Blanc, lesquels seront privés de leur capitaine sanctionné d’une «mise à pied» alors qu’il s’est entrainé en solo hier matin. 

Faisant cruellement défaut au club, le nerf de la guerre est la principale source de tous les problèmes de l’ES Sétif victime du deux poids, deux mesures des «distributeurs» de sponsor et de parrainage. Est-il normal de répondre aux doléances des uns et de tourner le dos aux cris de détresse de l’Aigle noir, l’un des plus grands clubs du pays ? La réponse coule de source. Pour sauver la face et la mise, les joueurs victimes des choix de leur coach ne justifiant pas son salaire de l’ordre de 23 000 euros, des frasques de leurs «employeurs» s’illustrant par l’énigmatique histoire de cet intérim de deux mois, se sont entrainés hier matin. Ils ont par la suite mis le cap sur Alger où ils ont passé la nuit, en prévision du déplacement en Afrique du Sud. 

Avant de prendre l’avion demain aux environs de deux heures du matin, en compagnie du CRB devant croiser le fer samedi avec la formation du Galaxy FC (Botswana), les gars de la capitale des hauts plateaux effectueront aujourd’hui un entraînement à Ben-Aknoun. Notons à toutes fins utiles que de nombreux éléments ne seront pas du voyage. 

En plus de Djahnit (suspendu) et Benbelaïd ayant émis le vœu de changer d’air et de répondre aux sollicitations du MCO, souffrants semble-t-il, les deux latéraux Ferhani et Debbari ne sont pas certains d’être d’un voyage pléthorique en embûches. L’indifférence, pour ne pas dire l’ostracisme, oblige l’Aigle noir à se rendre au pays de Nelson Mandela sans sponsor…

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