Ambiance de rentrée à l’université Mentouri de Constantine : Retour progressif à l’avant-Covid

14/09/2022 mis à jour: 16:48
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Les cours seront dispensés même les samedis (Photo : El Watan)

Lundi 12 septembre 2022. Il était 10h quand nous avons débarqué sur la vaste esplanade de l’université Mentouri de Constantine. Malgré la canicule, il y avait du monde, contrairement à ce que l’on s’attendait. Il y avait aussi l’engouement et la joie de retrouver l’ambiance des campus en présentiel depuis dimanche. 

Plus de boule au ventre, plus de vaccination et plus de mesures barrières. C’est encore la période des inscriptions et l’affichage des plannings des cours. Une ambiance qui retrouve sa place après deux ans de pandémie. A la faculté des lettres, de nombreux étudiants et étudiantes étaient en train de redécouvrir les couloirs et les salles. 

C’est le retour à la vie d’avant la Covid-19. Personne ne porte le masque et des rassemblements sont autorisés un peu partout. En dépit de cet apaisement constaté, des étudiants rencontrés expriment une certaine angoisse, en particulier face à la surcharge dans les salles, les amphis et les résidences U. Etudiante en deuxième année anglais, Sirine H., rencontrée au sein de son département pour les réinscriptions, préfère l’enseignement hybride. «Je trouve que l’enseignement en présentiel durant 15 jours par mois était plus pratique sur le plan d’assimilation des cours. 

Même avec cette mesure, nous étions 45 étudiants par groupe. Surtout que cette filière est de plus en plus convoitée ces dernières années. Imaginons avec la reprise de 12 groupes par promotion à titre d’exemple, et des amphis bondés avec un enseignant sans micro, sans data show et le reste que vous connaissez. Nous allons perdre les repères avec la surcharge enregistrée», a-t-elle regretté. Et de poursuivre sur les avantages du présentiel : «Le plus important est le manque d’explication du cours remis par l’enseignant sur la plateforme. 

Avec cette approche actionnelle et la Covid; on a eu d’énormes difficultés dans notre formation ; surtout que de nombreux enseignants se sont détachés de la responsabilité d’au moins expliquer les grandes lignes ou nous orienter après la publication du cours sur la plateforme une semaine ou un peu plus avant les contrôles.» Sur l’esplanade de l’université, nous avons rencontré Oussama K., étudiant en deuxième année ST (Sciences et techniques). 

Ce dernier s’est dit habitué également au rythme de l’enseignement hybride, le qualifiant d’efficace ; mais cette fois-ci pour des raisons financières. Notre interlocuteur avait trouvé un emploi temporaire, lui permettant de gagner «un mini salaire» et qui ne le prive pas d’un diplôme universitaire. Quant à son ami, il évoque ironiquement la surcharge dans les restaurants et les cités universitaires. «Pour la surcharge dans les salles, nous ne souffrons pas de ce problème. 

était 15 étudiants par groupe. D’autant plus, les mêmes cours enseignés en présentiel ont été placés sur la plateforme que j’ai consultée une ou deux fois», a-t-il souligné, pointant du doigt l’avancement de la numérisation en Algérie. Il n’y a eu aucune réinscription en ligne, selon ses dires, mais seulement un formulaire à imprimer, à remplir et à déposer au niveau de l’administration. 

Inscrit jeudi dernier, Oussama attend toujours son certificat pour le déposer au niveau de la Dou pour avoir sa chambre à la résidence U. Une chose confirmée par Sirine, qui préfère les réinscriptions en ligne. «Même pour ce formulaire, on peut l’acheter ici et le déposer sur place. Le développement du numérique doit être pris au sérieux. Cela nous évitera le déplacement pendant des jours pour avoir les documents nécessaires», a-t-elle commenté. 
 

Respect des mesures d’hygiène
 

Non loin des facultés, l’ambiance n’était pas si différente au rectorat. De nombreuses réunions sont organisées sur place avec des enseignants ou autres. Tout le monde semble mobilisé pour la rentrée «solennelle du 17 septembre». Abordé sur les réinscriptions et les mesures prises, le Dr Abderrezak Merabet, vice-recteur chargé de la pédagogie à l’université Mentouri, affirme que 93% des réinscriptions ont été effectuées en ligne. «Ceux que vous avez interrogés représentent la minorité. 

Par ailleurs, nous avons informé au préalable les étudiants sur cette mesure à travers les médias, notamment la Radio et durant les inscriptions», a-t-il déclaré, ajoutant que le taux d’inscription sur le site Progress pour les nouveaux bacheliers a atteint 90% sur un total de 8218 orientés à l’université Mentouri, dont 2840 garçons et 5378 filles. Docteur Merabet poursuit que dans le cadre de la numérisation de l’université, leur institution est dotée de trois plateformes pour la réinscription, la demande de transfert pour ceux ayant un bac antérieur de 2022, et la candidature au master. «Pour l’enseignement hybride, il sera également maintenu avec la préservation de la banque des données, mais pas comme durant la Covid. 

Les cours en ligne seront toujours placés et les étudiants auront prochainement leurs comptes pour pouvoir y accéder. Nous avons reçu des notes pour la reprise de l’enseignement y compris les samedis de 8h jusqu’à 18h», a souligné le vice-recteur chargé de la pédagogie. 

Et de s’étaler sur les notes ministérielles : «Nous avons reçu également des correspondances de la part du ministère pour continuer la sensibilisation sur la vaccination, assurer une bonne hygiène et autres au sein des départements également.» 

Pour sa part, le Pr Nadia Yekhlef, vice-rectrice chargée des relations extérieures et de la coopération, affirme que tous les enseignants et les travailleurs de l’université ont été appelés par le recteur à respecter les mesures liées à l’hygiène et surtout l’aération dans les salles. Tout le monde a été mobilisé pour le 17 septembre. 

Le port du masque sera imposé pour un cas suspect ou enrhumé, afin d’éviter la contamination. Surtout que cet établissement prévoit d’accueillir plus de 33 000 étudiants et 1631 enseignants, sans compter les administrateurs.

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