Le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al Ghais, a défendu, jeudi, les récents ajustements apportés à l’accord OPEP+ sur la production pétrolière, le qualifiant de succès.
Une déclaration qui a tranquillisé le marché poussant les prix à la hausse. S’exprimant lors d’un forum économique à Saint-Pétersbourg, en Russie, Al Ghais a exprimé son optimisme quant à la forte demande de pétrole, citant une reprise des voyages. Il défendra la décision de l’Organisation et de ses alliés, prise le 2 juin 2024, d’éliminer progressivement les réductions de production à partir d’octobre de cette année, malgré la réaction baissière du marché et la baisse du prix du pétrole de près de 4 dollars le baril en une semaine.
Le ministre saoudien de l’Energie, pour sa part, a insisté, lors du même événement organisé en Russie, sur le bien fondé des décisions de l’Alliance. «L’OPEP+ peut suspendre ou annuler ses augmentations de production pétrolière si le marché s’affaiblit, a déclaré jeudi le ministre saoudien de l’Energie, ajoutant qu’il n’était pas d’accord avec l’opinion pessimiste de la banque américaine Goldman Sachs concernant l’accord de dimanche avec l’OPEP+».
De nombreux analystes avaient estimé que la réunion de l’Opep+ «a eu un effet baissier sur les prix du pétrole, car elle prévoyait une augmentation de l’offre» indique Reuters. Goldman Sachs a été l’un des premiers à publier le 2 juin un rapport de deux pages intitulé «Suppression baissière des réductions extra-volontaires» poussant les marchés à se focaliser sur cette information «non fondée», selon le ministère saoudien de l’énergie.
«Ajuster l’accord si nécessaire»
S’exprimant lors du Forum économique russe à Saint-Pétersbourg, auquel il a assisté avec un certain nombre d’autres hauts ministres et responsables de l’OPEP+, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salman, a déclaré que «Goldman Sachs avait utilisé des chiffres incorrects pour tirer ses conclusions». «J’ai compté que, sur les deux pages, ils ont mentionné sept fois le mot baissier. Ce qui est mauvais techniquement et pire professionnellement. Ils ont mis des chiffres qui sont faux», a-t-il déclaré.
Le ministre saoudien a ajouté que l’OPEP+, qui regroupe l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, peut suspendre ou annuler les augmentations de production si elle décide que le marché n’est pas assez fort. «C’est un accord mis en place depuis un an et demi, il est rôdé, certaines mécanismes ne sont pas nouveaux, nous l’avons exercé auparavant... notamment cette question de pause ou d’inversion», a-t-il ajouté, faisant référence aux mécanismes déjà mis en place par l’OPEP+.
Le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, a pour sa part déclaré que le groupe pourrait ajuster l’accord si nécessaire, ajoutant que la baisse des prix après la réunion était due à une mauvaise interprétation de l’accord et à des «facteurs spéculatifs.» «Ils manipulent le marché.
La réunion du 2 juin n’a pas fait exception», a-t-il déclaré, faisant référence aux médias et aux analystes. «Nous sommes prêts à réagir rapidement aux incertitudes du marché», a encore ajouté Novak durant le même événement. Suite à la réunion organisée le 2 juin 2024, huit membres de l’OPEP+, dont l’Algérie, ont convenu de supprimer progressivement les réductions volontaires de 2,2 millions de barils par jour sur un an, à partir d’octobre.
L’OPEP+ a également accepté de maintenir d’autres réductions s’élevant à 3,66 millions de b/j jusqu’à fin 2025. Le pétrole a baissé dès l’ouverture lundi de la cotation de la semaine, le brut de référence Brent a ensuite touché mardi un plus bas de quatre mois en dessous de 77 dollars le baril.
A partir de jeudi, les prix sont revenus finalement à des niveaux haussiers à environ 79 dollars. Hier, le pétrole s’est nettement stabilisé, en cours de cotation, le baril de Brent renouant avec des niveaux supérieurs à 80 dollars dans le sillage des déclarations du SG de l’Opep, de l’Arabie saoudite et de la Russie.