Dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement pour moderniser les services publics et encadrer le marché des devises, des bureaux de change ont été implantés au port et à l’aéroport international d’Alger Houari Boumediène.
Ces deux points stratégiques, qui concentrent l’essentiel des flux de voyageurs entrant et sortant du pays, seront désormais équipés pour offrir une alternative sécurisée et réglementée aux échanges de devises. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de lutter contre le marché parallèle.
Dans ce contexte, la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA) a annoncé «l'ouverture imminente des bureaux de change de la Banque d'Algérie, destinés à faciliter les démarches des citoyens algériens désireux d'obtenir une allocation touristique avant leur départ à l'étranger», dans un communiqué. Ces nouveaux bureaux de change seront situés au cœur de l'aéroport international d'Alger, dans des zones stratégiques : la salle d'embarquement du terminal Ouest, zone réservée, ainsi que la salle d'embarquement du terminal 1, hall 2.
Ces espaces ont été soigneusement choisis pour offrir une grande commodité aux voyageurs en partance vers des destinations internationales. Jeudi dernier, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Benbahane, s’est rendu à la gare maritime du port d’Alger pour inspecter les quatre nouveaux bureaux de change installés sur place. Lors de l'inspection des bureaux, il s'est dit «très satisfait de la concrétisation de cette opération qui s'inscrit dans le cadre de l'application des instructions des pouvoirs publics pour la création et l'équipement des bureaux de change au profit des voyageurs au niveau de la gare maritime», selon l'EPAL.
Cette mesure vient suite à la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’augmenter l’allocation touristique pour les Algériens désormais fixée à 750 euros. Jusque-là, cette dernière ne dépassait pas les 100 euros, une somme largement insuffisante pour couvrir les dépenses des voyageurs.
Actuellement, les citoyens récupèrent la devise en contrepartie de documents, dont le titre de voyage au niveau des agences de banques. Désormais, c’est au niveau des bureaux de change installés au niveau des ports et aéroports que le versement de l’allocation devrait s’effectuer.
Cette réforme vise à faciliter l’accès aux devises étrangères pour les citoyens, tout en encadrant strictement les transactions pour éviter les dérives. Il reste à connaître les détails des modalités qui devront être dévoilées dans les textes d’application dont la publication devrait intervenir prochainement. Certaines sources affirment que la nouvelle allocation sera versée à partir de ce mois, mais aucune communication officielle n’a été faite jusque-là.
Le port d’Alger et l’aéroport international Houari Boumediene, deux points d’entrée et de sortie majeurs du pays, sont les premiers à bénéficier de cette initiative. L’objectif est clair : offrir aux voyageurs une solution légale, sécurisée et transparente pour effectuer leurs échanges de devises, tout en réduisant l’influence du marché noir, qui prospère depuis plusieurs années.
Cette initiative vient suite à d’autres mesures, telles que la limitation à 7500 euros par an des sommes en devises que les résidents et non-résidents sont autorisés à exporter au lieu de ce même montant par voyage.