Ali Oukaour. Gastro-entérologue : «L’éducation sanitaire est le meilleur moyen de prévention»

12/08/2024 mis à jour: 20:54
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Qu’est-ce qu’une intoxication alimentaire ?

L’intoxication alimentaire est une affection aiguë ou subaigüe secondaire. Elle est provoquée par la prise ou l’ingestion d’aliments impropres à la consommation, ayant été souillés par un agent infectieux tels que des bactéries, des virus, des parasites, des toxines ou par un produit chimique. 


 Comment la reconnaître ? 

On reconnaît une intoxication alimentaire ou on la suspecte par l’apparition de symptômes ou de signes cliniques, suite à la prise (manger ou boire) d’un ou de plusieurs aliments suspects et cela, soit dans un contexte d’une intoxication collective (fêtes, cérémonie familiale, réunion, ..) ou individuelle. En ce qui concerne les symptômes cliniques, on peut citer des douleurs au ventre, des nausées, des vomissements, de la diarrhée et de la fièvre. 


 Peut-on considérer qu’une intoxication alimentaire soit une forme de gastro-entérite ? 

Pour un professionnel, il y a des nuances. Par contre, pour le malade, les symptômes se confondent ou sont identiques. La différence est que l’intoxication est causée par la prise d’un aliment souillé et la gastro-entérite est généralement liée à une infection virale.


 Quelle est la durée d’une intoxication alimentaire ? 

La durée varie en fonction de l’agent infectieux, de la toxine et du temps d’élimination de l’agent chimique. Ça peut aller de quelques jours à quelques semaines. Mais la règle est de s’inquiéter si ça dépasse les trois jours et si les symptômes se manifestent avec force. Il faut aussi s’inquiéter si ça survient chez les personnes fragiles.


 Quels sont les personnes les plus à risque ?

En cas d’intoxication alimentaire, il faut faire particulièrement attention aux bébés ainsi qu’aux enfants, aux personnes âgées et les grabataires, aux diabétiques ainsi qu’aux femmes enceintes mais aussi à toute personne qui souffre d’un déficit immunitaire. Toutefois, il est important de faire attention à l’agent pathogène. Il faut savoir que certaines bactéries ou virus, par leur virulence ou leurs effets tératogènes, sont à craindre. Certains produits chimiques ou toxines peuvent même entraîner des signes neurologiques. 

 A quel moment faut-il consulter ?

En général, les intoxications alimentaires sont spontanément résolutions. Mais certains symptômes imposent à consulter, à l’exemple d’une fièvre supérieure à 38 degrès, des douleurs ou crampes intenses, des vomissements prolongés, du sang dans les selles, une somnolence, une confusion ou des trouble de la conscience ou encore une déshydratation. Je tiens tout de même à rappeler qu’il ne faut pas attendre la survenue de ces symptômes graves chez les sujets à risque.


 Comment peut-on prévenir l’intoxication alimentaire ?


Il y a différentes façons de prévenir l’intoxication alimentaire. La première serait par l’éducation sanitaire du citoyen. On peut par exemple parler du lavage soigneux des mains, qui constitue la base de l’hygiène. Il y a aussi le nettoyage des légumes et particulièrement des fruits. Il y a aussi le nettoyage des réfrigérateurs ainsi que des ustensiles de cuisines qui doit être fait de manière méthodique. Le respect de la chaîne du froid par le fabricant, le commerçant et le citoyen constitue une règle élémentaire pour éviter toute infection. Le respect de cette chaîne doit particulièrement concerner les viandes, les produits laitiers ou encore les œufs. Autre façon d’échapper aux maladies est d’éviter, surtout en été, les aliments à risque, rapidement périssables, comme la viande hachée ou encore le lait et ses dérivés. Autre conseil important : faire attention aux repas vendus ou distribués lors de réunions ou fêtes, particulièrement en été. 

Propos recueillis par Sofia Ouahib

 

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