L’Algeria Job Summit se tiendra du 29 au 31 mai à Alger, mettant en lumière les dynamiques changeantes du marché de l’emploi à l’ère de la transformation digitale et de l’intelligence artificielle. Cet événement réunira des experts et des professionnels pour discuter des défis et des opportunités liés à l’intégration des technologies avancées dans le monde du travail. Les participants auront l’occasion d’explorer comment la digitalisation et l’IA transforment les pratiques de recrutement, les compétences requises et les structures organisationnelles, tout en offrant des perspectives sur l’avenir de l’emploi en Algérie. Parmi les intervenants figurent Fayçal Larabi, directeur de l’organisation et de la régulation du marché d’emploi à la direction générale de l’ANEM qui va livrer et commenter les indicateurs du marché de l’emploi et le représentant du ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des petites entreprises pour débattre des actions initiées par le gouvernement pour la promotion de l’entreprenariat.
- Cette année, le Salon revient du 29 au 31 mai au Palais de la culture Moufdi Zakaria (Alger) avec une nouvelle appellation et une thématique liée à l’IA. Comment interprétez-vous ce changement ?
Le Salon se veut être une plateforme dynamique d’incubation de l’emploi, créateur de richesse et source principale du développement économique et social du pays, via les processus de recrutement, de formation continue et de création d’entreprises. En deux décennies d’existence, l’Algeria Job Summit, la nouvelle appellation du Salon national de l’emploi, de la formation et de l’entrepreunariat, s’est imposé comme le rendez-vous privilégié du recrutement, de la mobilité professionnelle, de la formation en entreprise et de la création de start-up.
Les chiffres relatifs à la participation et au visitorat (20 000 visiteurs) enregistrés lors des précédentes éditions montrent à quel point la manifestation a gagné ses lettres de noblesse auprès du grand public. C’est un événement stratégique qui s’inscrit directement dans les directives du gouvernement, qui vise à créer une plateforme dynamique favorisant la rencontre entre les demandeurs d’emploi, de stage et de formation, les start-up, les micro-entreprises, les entreprises et les organismes de formation continue.
Il ne se limite pas à la recherche d’opportunités professionnelles, mais s’étend également à des domaines cruciaux tels que l’orientation professionnelle, la création d’entreprises, les mécanismes de financement, l’entrepreneuriat, la reconversion professionnelle, les métiers, les opportunités de carrière, et bien d’autres aspects essentiels pour la relance socio-économique de notre nation, la valorisation du capital humain et la création de richesse.
La mise en place de réformes économiques, devenues nécessaires et urgentes pour se soustraire à la dépendance des hydrocarbures, accompagnée par l’embellie financière actuelle, a favorisé la relance de l’outil de production nationale dans de nombreux secteurs et a créé de nombreuses opportunités pour les entreprises. Ceci encourage les entreprises à former leurs salariés et à recruter de nouvelles compétences pour produire plus, répondre aux besoins du marché et être plus compétitives.
Cette situation favorise également la création de nouvelles entreprises, de start-up et de micro-entreprises grâce à la nouvelle loi sur l’auto-entrepreneuriat. Par ailleurs, l’accélération du processus de transformation numérique, décidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à travers la généralisation de l’usage des TIC, notamment dans les administrations et les services publics, va permettre de renforcer la souveraineté numérique du pays.
La généralisation de l’économie digitale (numérique) et l’introduction des outils de l’Intelligence artificielle (IA) au niveau des entreprises et des organismes de formation va également contribuer à l’accélération du développement de l’économie nationale et à favoriser l’amélioration de la gouvernance du secteur économique.
En effet, l’économie numérique, surtout associée à l’IA et au Big Data, est un puissant vecteur de croissance, de productivité et de compétitivité pour les entreprises. De par son caractère transversal et ultra dynamique, elle n’épargne aucun secteur d’activité, et est à l’origine aujourd’hui de la naissance de nouveaux secteurs innovants, tels que le e-commerce, le e-learning ou la cybersécurité.
De plus, de nombreux secteurs économiques connaissent une bonne santé financière qui apparaît dans les plans de recrutement diffusés par les entreprises qui participent au salon ou qui ont publié leurs offres d’emploi via d’autres canaux de communication.
Le salon s’étalera sur trois jours et comprendra des conférences, des ateliers et des tables rondes où les débats seront centrés sur les tendances du marché du travail, la politique de l’emploi, les carrières, les métiers, les programmes de formation, l’entrepreunariat, la création d’entreprises et de start-up, les règlements, la fiscalité, ainsi que l’accompagnement des demandeurs d’emploi (rédaction de CVs, coaching, simulation d’entretiens d’embauche, bilan des compétences, etc.).
Durant le salon, un challenge du meilleur business plan sera organisé par l’Anvredet et comprendra 3 thématiques en relation avec la thématique du salon et l’actualité : IA et transition énergétique, IA et dessalement de l’eau et IA dans l’agriculture et l’agroalimentaire.
- Quels sont les objectifs à atteindre pour ce Salon ?
Les objectifs à atteindre lors de cette 18e édition du Salon Algeria Job Summit 2024 sont une participation de près d’une centaine d’entreprises, startups, incubateurs, écoles et organismes de formation, ainsi que les institutions et organismes gouvernementaux, en charge de l’emploi, de la formation supérieure, de la formation professionnelle, de l’entrepreneuriat, de l’économie de la connaissance, des startups et des micro-entreprises.
Nous prévoyons la présence de plus 20 000 visiteurs qui viendront prendre connaissance de plusieurs centaines d’offres de recrutement, des perspectives d’emploi en Algérie, des programmes de formation proposés par les écoles, des secteurs innovants, des nouveaux métiers. Nous anticipons aussi la mise en place de plusieurs dizaines de partenariats B2B entre les entreprises, startups, incubateurs, l’Anvredet et les organismes et écoles de formation, ainsi que les visiteurs professionnels, représentants d’entreprises.
- Comment analysez-vous l’évolution du marché de l’emploi en Algérie ?
Les tendances et prévisions pour le marché de l’emploi en Algérie en 2024 évoluent positivement et sont boostées par les réformes économiques mises en place, le lancement de nombreux projets dans de nombreux secteurs, tels que l’agriculture, le dessalement de l’eau de mer, les énergies renouvelables, les mines, la construction de logements, de routes et lignes de chemins de fer.
Le marché de l’emploi concerne à la fois les employeurs, les employés et les demandeurs d’emploi. Pour atteindre un tel taux de croissance significatif, l’Algérie doit accélérer sa diversification économique. Cela implique un investissement significatif dans la technologie et l’innovation, notamment dans les secteurs non liés aux hydrocarbures.
Le développement des technologies de l’information et de la communication et de l’IA, de la manufacture, et des énergies renouvelables pourrait être crucial. Le secteur de l’emploi en Algérie est confronté à des défis persistants, mais le gouvernement s’efforce de diversifier l’économie et de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes ; d’ailleurs plus d’un quart de million de chômeurs ont été recrutés dans les secteurs public et privé en 2023, selon les données du ministère du Travail.
En Algérie, la vision de la relance économique post-Covid s’articule autour d’une politique sociale renforcée. En 2024, des mesures telles que la revalorisation des salaires et l’allégement fiscal sont prévues. De plus, une attention particulière est accordée à la politique de l’emploi, avec le lancement de plusieurs centaines de projets d’investissement.
Ces initiatives devraient créer des dizaines de milliers d’emplois, contribuant ainsi à la stabilisation du marché de l’emploi. Selon les données du ministère du Travail, 232 000 personnes ont été employées en Algérie en 2023, ce qui représente une augmentation de 24% par rapport à 2022.
L’augmentation significative du nombre de personnes recrutées en 2023 par rapport à l’année précédente représente une tendance positive sur le marché de l’emploi en Algérie. Ce développement indique un renforcement de l’économie et de l’investissement, ainsi qu’une réponse aux besoins croissants de la main-d’œuvre.
- Quels sont les secteurs qui émergent et ceux qui sont en repli ?
Selon plusieurs sites d’emplois, plusieurs secteurs d’activité seront porteurs en 2024, offrant ainsi des opportunités de travail aux citoyens. On peut citer l’énergie. Avec le développement des énergies renouvelables, la diversification des sources d’énergie et la modernisation des infrastructures énergétiques, ce secteur sera un moteur de la croissance économique et de la création d’emplois.
Les métiers recherchés seront ceux liés à la production, au transport, à la distribution et à la gestion de l’énergie, tels qu’ingénieur énergétique, technicien électricien, chef de projet éolien ou solaire. Il y a le numérique : avec la transformation digitale des entreprises, la digitalisation des services publics et le développement de l’e-commerce, il sera un levier de l’innovation et de la compétitivité.
Les métiers recherchés seront ceux liés à la conception, au développement, à la maintenance et à la sécurité des systèmes d’information, tels que développeur web, analyste-programmeur, administrateur réseau, expert en cybersécurité, etc.
La santé : avec le vieillissement de la population, l’amélioration de l’accès aux soins et la prévention des maladies chroniques, le secteur de la santé sera un facteur de bien-être et de développement humain en Algérie. Les métiers recherchés seront ceux liés à la prise en charge médicale, paramédicale et sociale des patients, tels que médecin généraliste ou spécialiste, infirmier(e), aide-soignant(e), pharmacien(ne), etc.
Le secteur agroalimentaire : avec l’objectif d’atteindre une certaine autosuffisance, ce secteur est en pleine expansion. Il représente 40% du PIB et a connu une croissance de 15,1% en 2021. Ce secteur comprend des filières importantes telles que les céréales, le lait et les produits laitiers, les boissons, les viandes, les conserves, les huiles et oléagineux, et le sucre.
Les métiers recherchés dans ce secteur sont liés à la production, la transformation, la distribution et la gestion des produits agroalimentaires. Le secteur des services à l’exportation est également en croissance. Il offre des opportunités d’exportation et contribue à la diversification de l’économie algérienne. Les métiers recherchés dans ce secteur sont liés à la gestion des exportations, la logistique, le commerce international, les TIC et la réglementation douanière.
Cependant, certains secteurs d’activité connaissent une stagnation ou un repli, à l’exemple de la Fonction publique qui connaît une saturation globale, malgré le fait que les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’enseignement supérieur ont connu de grandes embauches cette année. Les secteurs liés aux start-up, à la micro-entreprise, ainsi qu’à la transformation numérique et à l’intelligence artificielle vont également favoriser la promotion de l’emploi en Algérie.