Algérie-Espagne : Nomination d’un nouvel ambassadeur à Madrid

18/11/2023 mis à jour: 11:58
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Le gouvernement espagnol a donné son agrément pour la nomination d'Abdelfetah Daghmoum, en qualité de nouvel d'ambassadeur d'Algérie en Espagne, en remplacement de Saïd Moussi, actuellement ambassadeur à Paris, a annoncé, jeudi dernier, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. 

La nomination du nouvel ambassadeur à Madrid intervient après presque 20 mois de brouille et la crise diplomatique provoquée par le revirement du gouvernement espagnol sur le dossier du Sahara occidental. La nomination du diplomate algérien, ancien ambassadeur en Guinée et ex-numéro deux à l’ambassade de Madrid, semble acter le début de la normalisation des relations entre les deux pays.

 L’Algérie avait rappelé, en mars 2022, son ambassadeur Saïd Moussi, en signe de protestation contre le revirement de taille de l'Espagne en faveur du plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. Décidée par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, dans le cadre d'un rapprochement diplomatique avec le Maroc, cette volte-face a mis fin à la position historique de neutralité de Madrid sur ce dossier.

 Dans l’annonce faite par le Maroc le 18 mars 2022, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, considérait le plan d’autonomie marocain comme la piste la plus «réaliste» au règlement du conflit sur le Sahara occidental. Cette décision avait provoqué la colère de l’Algérie. 
 

«Retour progressif des relations… »

Considérant que la décision de l’ancienne puissance coloniale contribuait «directement à la détérioration de la situation au Sahara occidental et dans la région», Alger n’avait pas tardé à prendre des mesures de représailles, allant jusqu’à suspendre, en juin 2022, le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé 20 ans plus tôt avec Madrid.

Cette décision s’est traduite par le blocage des exportations espagnoles et des transactions financières entre les deux pays. Seules les exportations de gaz algérien vers l’Espagne ont été épargnées par le gel du Traité qui prévoyait le renforcement du dialogue politique entre les deux pays à tous les niveaux, et le développement de la coopération dans les domaines économique, financier, éducatif et de la défense. 

Cette décision a eu de lourdes conséquences pour les entreprises concernées, notamment dans le secteur de la céramique, dans l'agroalimentaire et dans le BTP, qui ont vu leurs projets gelés et leurs exportations chuter. 

Le début du processus de dégel des relations entre l’Algérie et l’Espagne a débuté lors de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre dernier, où Alger et Madrid ont renoué contact. Damel Eddine Bouabdallah, président du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE), avait fait état, au début du mois en cours au site Tout sur l’Algérie (TSA), d’une «entente» sur un «retour progressif des relations entre l’Algérie et l’Espagne». 

Les déclarations de Sánchez à l’ONU, plaidant pour une solution au conflit du Sahara occidental conforme à la «Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité», semblent avoir été favorablement accueillies à Alger. Sanchez a évité, d’ailleurs, de rappeler à l'ONU son précédent positionnement pour la solution marocaine. 

D’autres signes d'apaisement ont marqué le début de retour à la normale, comme la visite du patron du géant pétrolier et gazier espagnol, Naturgy Francisco Reyné, fin octobre à Alger. 

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