Aïn Témouchent : Vers la professionnalisation de l’activité de plagiste ?

29/04/2024 mis à jour: 08:17
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Photo : D. R.

Jeudi dernier, contrairement à l’usage, les soumissionnaires aux activités de plagiste ont afflué à la direction du tourisme pour prendre connaissance des mises en adjudication pour la saison estivale 2024 et retirer les cahiers des charges y afférent.

Habituellement, ils se présentaient aux sièges des chefs-lieux des communes côtières. Ce changement d’adresse n’est pas anodin, car il s’inscrit dans une série d’autres nouvelles dispositions annonciatrices d’une volonté, non déclarée de la part des pouvoirs publics, de professionnaliser l’exercice de l’activité de concessionnaire balnéaire. 

En effet, lorsque son octroi relevait de la commune, elle profitait de facto aux seuls jeunes habitants, ce qui n’est plus le cas, le critère non écrit, faut-il le préciser, de résidence des candidats dans la commune ayant sauté, ce qui ouvre la voie à tout citoyen hors commune et hors wilaya de participer aux enchères.

C’est, pour rappel, qu’au lancement de l’opération, l’approche qui prévalait de la concession revêtait plutôt un caractère social que commercial et/ou économique. En témoigne d’ailleurs le niveau du montant de la mise à prix pour la mise aux enchères ainsi que celui de l’adjudication alors que d’aucuns savent que l’activité de plagiste est fort lucrative.

A cet égard, cette fois-ci, pour la saison estivale 2024, la mise à prix affichée des lots proposés a fait grincer des dents des candidats accourus pour la consulter. Cependant, aucun d’entre eux venu à l’entrée du siège de la direction du tourisme, où elle était apposée, n’a émis la moindre objection contre le renchérissement constaté.

A notre interrogation, ils ont juste relevé le fait. Sollicité, Bensaoud Mohamed, le directeur du tourisme, indique que les recettes générées par les concessions reviendront intégralement aux communes concernées, sachant que l’hygiène et la propreté des plages demeureront à leur charge. Il précise par ailleurs que les collectivités communales continueront de bénéficier de subventions octroyées à partir du budget de wilaya.

Deuxième nouveauté, les plus grandes plages sont concédées chacune en plusieurs lots (parkings, sanitaires, commerces et solarium) alors que les plus petites, six au total, le sont en un seul lot, ce qui devrait laisser espérer que sur leur espace exigu, avec la réduction des intervenants, leur gestion soit caractérisée par plus de rigueur.

De ce fait, à titre d’exemple, les plages de Sbiat et de Nedjma accueillant chacune le plus grand nombre d’estivants sur le littoral, le début de l’enchère pour le total des lots à concéder est fixé respectivement à 4,7 millions de dinars et 2,6 millions, alors qu’à Madagh 1 et Oued El Hallouf, concédées en un lot unique, l’enchère ne s’élève qu’à 600 000 DA et plus modestement encore à 70 000 DA.

En effet, il y a lieu de savoir que Madagh 1 ne possède qu’un parking, sa plage ayant été transformée en abri de pêche et port de plaisance. Il ne reste de son site initial que son immense parc de stationnement qui va ainsi accueillir les baigneurs venant à la plage mitoyenne de Madagh 2, située sur le territoire de la wilaya d’Oran. En définitive, les montants ont été calculés sur la base de la consistance des commodités offertes par chacun des sites.

Enfin, notre interlocuteur se plait à signaler qu’en 14 plages sur un total de 18 ouvertes à la baignade, l’une d’elles n’est pas négociable, s’agissant des accès aménagés, cette année, où cela a été possible, spécialement au profit des personnes aux besoins spécifiques, de façon qu’elles puissent, elles aussi, profiter des plaisirs de la grande bleue. 

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