Les facilitations mises en place par le ministère de l’hydraulique dans les procédures d’octroi d’utilisation des ressources en eaux souterraines ne vont être d’aucun effet positif à Témouchent, contrairement à d’autres wilayas, ni pour l’irrigation agricole, ni pour les investissements industriels.
Les mesures incitatives et de facilitation au profit de la relance économique, mesures introduites par un décret exécutif datant de juin 2021, vont trouver leur première traduction ce 17 février.
Ce sera la première réunion qui aura vu la réduction à un mois la durée de traitement des demandes introduites alors qu’auparavant le délai pouvait atteindre une année ! Un guichet unique a été institué au niveau de la direction de wilaya de l’hydraulique. Il regroupe en séance les services concernés de l’ANRH, AGIRE, les directions de la pêche, de l’agriculture et de l’environnement pour statuer de concert sur les dossiers déposés. Il ressort qu’à Témouchent, les demandes concernent traditionnellement l’irrigation à 99%, particulièrement depuis que les EAI et EAC ont passé des contrats de partenariat avec des investisseurs privés.
Mais, d’ores et déjà, il apparaît que les demandes introduites ne risquent pas d’obtenir satisfaction en raison des maigres précipitions enregistrées depuis le début de l’année pluviométrique, celle-ci débutant en octobre : «Nous serons sous peu en mars, à la fin du cycle des pluies qui fournit habituellement 400 à 500mm/an. Or, il n’a été enregistré que 152,3mm, ce qui fait que la nappe phréatique n’aura pas alors été reconstituée. Il est donc impensable de la surexploiter» indique le chef du service de mobilisation des ressources en eaux. Pis, selon les études de l’ANRH, Témouchent ne dispose pas vraiment d’une nappe phréatique comme les wilayas de la région mais seulement de poches de-ci de-là du fait des caractéristiques hydrogéologiques du sous-sol et de sa formation complexe, le Témouchentois étant une zone anciennement volcanique.
Ainsi, précise-t-on, il est difficile d’estimer les capacités d’emmagasinement comme pour une nappe d’un seul tenant. Néanmoins, l’ANRH, qui dispose d’une multitude de piézomètres pour relever mensuellement le niveau des eaux souterraines, a constaté, au vu de leurs fluctuations, un puisage excessif. Cette situation résulte du fait de la libération depuis une décennie des autorisations sur le fonçage des puits, lorsque la wilaya a abandonné le recours à ces eaux en raison de la satisfaction de l’AEP par le dessalement de l’eau de mer.