Alors que nous sommes aux portes de la saison estivale, la wilaya de Témouchent vient de réceptionner neuf infrastructures hôtelières. Trois d’entre elles sont entrées en exploitation mercredi dernier, tandis que les autres ouvriront leurs portes en juillet.
Neuf infrastructures hôtelières ramenant à 37 celles existantes, soit 1974 nouveaux lits sur un total de 5731, ont bénéficié de l’autorisation exceptionnelle de mise en exploitation suite à l’instruction présidentielle y afférente. Trois de ces nouveaux hôtels sont entrés en exploitation, mercredi à l’occasion de la visite du ministre du tourisme, les autres ouvriront en juillet.
La visite du ministre du tourisme à la faveur de cet évènement a coïncidé avec la mise en place à l’échelle nationale du dispositif sécuritaire de la protection civile et de la gendarmerie qui, pour être effectif, n’a pas attendu l’ouverture officielle de la saison estivale. En effet, les familles n’attendent pas cette annonce pour jouir des plaisirs de la mer à leurs risques et périls, ce qui se conclut chaque année par des noyades.
Au cours de son inspection, Yacine Hamadi a également semé la bonne parole gouvernementale, rappelant aux opérateurs du secteur l’importance de la contribution de l’État en leur faveur. En conséquence, il les a incité à consentir la contrepartie consistant à propose rune qualité et une variété des services à leur clientèle, l’enjeu étant d’offrir aux familles algérienne la destination Algérie comme alternative à l’évasion vers l’ailleurs.
Après Bouzedjar, la station balnéaire de Sassel est la deuxième étape. Son unique hôtel, Atlantis, est un 4 étoiles avec 68 chambres. Il s’y ajoutera à mi-juillet l’ouverture de 19 bungalows, soit un total 250 lits extensibles 300. A raison de 6000DA la nuitée, depuis un mois déjà, en week-end tous les lits sont occupés. On table d’afficher complet tous les jours dès la fin de l’examen du bac jusqu’au 15 septembre comme en 2021.
A la troisième étape, Doriane Beatch Club, une base de vie reconvertie en village touristique, les tarifs vont de 4500DA en demi-pension et 6500DA en pension complète en juin, des tarifs qui augmentent de 10 000 DA en juillet. Il fonctionne, outre pour l’hôtellerie, avec 120 emplois permanents pour assurer la maintenance de la piscine, les aires de jeu et stades pour divers sports.
L’investisseur a été rappelé à l’ordre pour supprimer le panneau indiquant l’existence d’une plage utilisé comme argument publicitaire. Il a été invité de se plier à la réglementation en sollicitant une concession auprès de la commune sur la plage insérée dans le site du village. Dans une question, en fin de visite, un confrère a signalé au ministre la pollution des rejets des eaux de refroidissement de la centrale électrique voisine de la plage, selon des sources jugées crédibles. Le ministre n’a pas jugé de s’impliquer sur ce sujet de controverse.
A Terga, l’inauguration d’un mégaprojet, le complexe M’hiddine, a eu lieu, soit 600 lits modulables à 800. Réalisé en deux parties, la deuxième ayant été de longue haleine, soit deux décennies d’embûches. La visite du ministre a permis qu’instruction soit donnée pour la concession de l’espace en bord de mer attenant à la structure pour un solarium, soit sur 100m de linéaire équivalant à la longueur de façade du complexe.
Signalons qu’à l’issue de la visite ministérielle, à Rachgoun, deux hôtels ont été inaugurés, l’un affichant 2500DA la nuitée et l’autre à 3000DA, ce qui a permis au ministre de relever face à la presse que cette année, la saison estivale se présente à la portée de toutes les bourses.
Avant de clore, et pour situer concrètement en partie la problématique du tourisme en notre pays, et particulièrement à Témouchent, wilaya touristique par excellence, il n’est pas sans intérêt de donner la parole à Larbi Benchaabane, le tenace investisseur initiateur du projet M’hiddine à Terga: «Pour que nous puissions nous hisser à la hauteur des exigences attendues du secteur, il est impératif que la question des crédits bancaires soit aplanie.
On prétend nous accorder des crédits à long terme alors que l’échéance de leur remboursement est de dix ans seulement. Dans les pays voisins, Tunisie et Maroc, les délais c’est entre 20 et 40 ans ! En Tunisie, il existe même une banque dédiée au seul tourisme, ce qui fait qu’on a affaire à des spécialistes et non à un guichet. Sur10 ans, il est impossible de rembourser son crédit.
L’expérience le prouve puisque 80% des projets engagés sous cette formule, ont fini devant les tribunaux. En outre, on ne peut avoir censément à l’esprit de concilier l’intérêt de contribuer à fixer les touristes nationaux à la destination Algérie et la nécessité impérieuse d’amortir son crédit en un si cours délai. Pourtant, le crédit sur le long terme rapporte plus à la banque en termes d’intérêt sur 20 ans que sur 10 ans !
Par exemple, en Angleterre, il n’y a pas de délais sur le remboursement des crédits, l’héritier est tenu de prendre la relève du contractant pour le remboursement du crédit. Sachant qu’en général le risque zéro n’existe pas en matière de crédit, dans le tourisme, c’est au contraire plusieurs fois zéro risque. Le tourisme, c’est du bâti or l’immobilier, c’est de la plus-value d’année en année».
Pour ce qui est l’accompagnement de son projet, notre interlocuteur relève que l’on s’est extasié, et qu’on continue à le faire, à la présentation du projet. Cependant, note-t-il, aucune autorité n’a pu l’accompagner dans le débroussaillage du maquis bureaucratique auquel il est confronté, les textes d’application des lois faisant défaut : «l’activité de notre structure s’appuie sur trois axes pour assurer sa pérennité : le tourisme balnéaire, le tourisme des loisirs, et le tourisme médical dont la thalassothérapie et la mise en forme.
Nous disposons d’une structure médicale en mesure de prendre en charge 25% des malades qui partent à l’étranger pour la rééducation fonctionnelle. Dans cinq ans, nous serons en mesure de prendre en charge tous les malades qui partent à l’étranger. En outre, nous projetions d’investir dans le tourisme sportif sur une parcelle attenant à l’hôtel pour l’implantation de stades d’entrainement, des piscines, des salles de jeu, pour toutes les activités sportives à l’intention de nos équipes nationales (foot, basket, volley, boxe natation).
Nous voulions aménager une parcelle mitoyenne en immense espace de verdure. C’était une véritable décharge que nous avons assainie et valorisée en attendant qu’elle nous soit concédée. L’APC s’y est opposé au motif d’implanter un parking communal. Nous obtenons gain de cause auprès de la wilaya mais voilà que la conservation des forêts oppose son véto prétextant que l’espace relève du domaine forestier.
Nous lui avons proposé de nous fixer un cahier nous obligeant à une quantité et des variétés d’arbres à planter avec un plan d’aménagement sans construction en dur. Enfin, nous voulions que notre structure soit la première structure hôtelière écologique du pays à travers le traitement de nos eaux usées sur un espace mort, l’eau épurée devant servir à l’arrosage. C’est un autre maquis bureaucratique qui nous a été opposé pour bloquer ce projet».