Agriculture de montagne à Bouira : Un concept hautement fertile

19/03/2024 mis à jour: 15:30
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L’agriculture est la principale activité économique dans les zones de montagne - Photo : D. R.

Les zones de montagnes renferment un véritable trésor inestimable pouvant apporter une valeur ajoutée à l’économie locale si les potentialités existantes sont exploitées d’une façon juste et rationnelle.

L’agriculture constitue la principale activité économique au niveau des zones de montagne et des populations des localités rurales. Apiculture, oléiculture et élevage, étant les filières-clés dans ces zones.

Dans la wilaya de Bouira, des familles, notamment les propriétaires terriens, se sont tournées  ces dernières années vers les terres de leurs ancêtres pour les retravailler.

Un retour encouragé surtout par la forte demande exprimée sur les produits agricoles du terroir locaux. Cependant, l’épanouissement de ces activités agricoles se heurte à plusieurs contraintes. Longtemps cantonnée dans son rôle artisanal, l’agriculture de montagne se meut tout bonnement dans des problèmes qui ne favorisent guère son éclosion.

Quelles sont les communes de montagne ? Faut-il plutôt parler de zones de montagne à l’intérieur de chaque commune, vu que nos communes, au vu de leur grande dimension, ne peuvent pas être caractérisées dans une seule catégorie géomorphologique ?

La question reste posée. Pour l’expert forestier Amar Nait Messaoud, l’agriculture de montagne souffre de différents aléas, y compris  dans la définition du concept lui-même. «Cet axe n’arrive pas à prendre ses distances» de l’agriculture professionnelle, telle qu’elle est exercée dans les plaines, par filières, par le moyen d’entreprises agricoles spécialisées.

Autrement dit, l’administration centrale, «les banques, les compagnies d’assurances et d’autres institutions encore n’arrivent pas à autonomiser et spécifier les activités que couvre le terme agriculture de montagne.

Beaucoup de confusions persistent avec les activités de l’agriculture professionnelle, ce qui est bien dommageable pour le développement de cet axe», a-t-il constaté en rappelant que les études commandées en 2009 par l’ancien ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire pour définir et délimiter les zones de montagnes n’ont pas connu de prolongement pratique au niveau des administrations chargées du pilotage des différents programmes de développement et des soutiens des pouvoirs publics aux acteurs économiques.

«Ces études sont restées dans les tiroirs au lieu de servir d’outils à la prise de décision», a-t-il déploré. Les programmes de l’agriculture de montagne en Algérie sont généralement portés par les projets de développement rural particulièrement au cours de la période 2000-2018 sous différentes dénominations englobées sous le «label» de renouveau rural : projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI), projet d’emploi rural (PER, avec le concours de la Banque mondiale).

En dépit des programmes et autres mesures de soutien décidées par l’Etat, la production agricole des zones de montagne est toujours invisible. Pourtant, ces sites renferment un véritable trésor inestimable pouvant apporter une valeur ajoutée à l’économie locale si les potentialités existantes sont exploitées d’une façon juste et rationnelle.

Dans un récent bilan rendu public par la direction générale des forêts, à l’occasion de la Journée mondiale de la montagne célébrée le 11 décembre de chaque année, les activités agricoles même si elles ne sont pas trop visibles, représentent 20% de la superficie agricole utile et qui assurent 16% de la valeur de la production agricole en Algérie.

Selon le document que nous avons consulté, la superficie agricole favorable et utile dans les zones de montagne est estimée à 1,7 million d’hectares. Comptant, une population de 7 millions d’habitants, soit près de 17% de la population nationale, 3,5 millions en zone rurales activent dans l’agriculture et l’élevage.

S’agissant du programme de développement rural visant essentiellement la stabilisation des populations, la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira a procédé à l’ouverture de près de 79 km pour faciliter l’accès aux villageois.

«En plus de l’ouverture de pistes, nous avons lancé des travaux de réfection pour 61,5 km», a souligné la DSA de Bouira, Mme Tira Adra, en ajoutant que durant la même période, 9299 oliviers et 12 268 arbres fruitiers ont été plantés à travers la wilaya grâce au soutien de l’Etat.

Des dizaines de paysans, dont 18 femmes, ont profité de cette opération, a assuré la même responsable. Néanmoins, des villageois habitant des localités rurales ne cessent de dénoncer la manière et surtout le manque de vulgarisation et d’informations sur les opérations d’aides inscrites aux profits du secteur.

Les problèmes auxquels sont confrontés les «montagnards», en attente d’une aide de l’Etat sont multiples. Le déficit de la mobilisation des ressources hydriques souterraines et de surface, l’indivision de la propreté et l’absence de titres de propriété, le déficit des infrastructures de desserte (routes et pistes) sont autant de contraintes rendent difficile  l’accès aux dispositifs de soutien de l’Etat aux activités agricoles et la mobilisation des crédits bancaires ainsi que  l’établissement de contrat d’assurance.

«C’est pourquoi, les politiques publiques orientées vers le développement de l’agriculture de montagne devraient prendre en considération tous ces facteurs», a estimé l’expert Amar Nait Messaoud, précisant au passage que «l’agriculture de montagne ne peut évoluer et donner ses fruits que dans un contexte global».  
 

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