La prise d’assaut, mardi, de la mosquée Al Aqsa par Itamar Ben Gvir , le sinistre ministre, fasciste, d’extrême droite du nouveau gouvernement israélien de Benyamin Netanyau, a provoqué des cris d’orfraie de la part des alliés traditionnels de l’entité sioniste et des nouveaux convertis parmi les Etats arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël, à travers les accords de la honte d’Abraham. En dehors des réactions des milieux palestiniens qui, par la voix du ministre des Affaires étrangères de l’Etat de Palestine, Riyad Al Maliki, alertent sur les dangers de la politique extrémiste de l’occupant qui constitue «une menace pour le processus de paix dans la région du Moyen Orient, pour la vie des Palestiniens, la sécurité et la stabilité de la région et du monde dans son ensemble» et des positions de convictions affichées par les soutiens inconditionnels de la cause palestinienne, à travers le monde, dont l’Algérie qui a condamné fermement l’acte «provocateur» du ministre israélien qui s’inscrit dans «la série des violations systématiques commises par les forces d’occupation à l’encontre du peuple palestinien, de ses biens et des lieux saints, dans le cadre d’un plan expansionniste très dangereux», tout le reste du concert des indignations suscitées, ici et là, n’est que faux-semblant et de la poudre aux yeux. A commencer par l’Onu, censée veiller à la paix et à la sécurité dans le monde et dont le Conseil de sécurité n’hésite pas à se ranger du côté du bourreau contre la victime. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger ne s’y est pas trompé en appelant le Conseil de sécurité à «assumer ses responsabilités vis-à-vis du peuple palestinien». L’Onu et son secrétaire général, Antonio Guteress, ont été, cette fois-ci également et comme de tradition, peu diserts et peu prompts à condamner cette énième provocation visant des lieux saints de l’islam dont on connaît la sensibilité dans la conscience collective musulmane. Pas seulement en Palestine, mais partout à travers le monde. Une condamnation politique de l’instance onusienne, à travers des déclarations appuyées, pourrait et devrait donner lieu à des suites, dans le cadre du débat et des délibérations des Nations unies, et c’est ce que veulent éviter l’Onu et son secrétaire général. Lesquels, en guise de réaction, ont choisi la posture confortable, de s’en tenir au discours politique formel, usuel, appelant à «reprendre le chemin d'une solution à deux Etats basée sur des négociations, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, de la loi et des accords antérieurs».
L'Algérie appel le conseil de sécurité à prendre ses responsabilités
Le porte-parole adjoint du SG de l'ONU, Farhan Haq, à défaut de condamnation du grave dérapage assumé officiellement par le gouvernement israélien, s’est contenté juste de rappeler l'appel d'Antonio Guterres à maintenir le statu quo dans les lieux et à «s'abstenir de prendre des mesures susceptibles d'aggraver les tensions à l'intérieur et autour des lieux saints». L’Union européenne n’a pas été plus loin et plus audacieuse dans sa réaction ; elle a repris, à son compte, à la lettre, l’argumentaire onusien. Le représentant spécial de l'Union européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, Sven Koopmans, a déclaré sur le même ton du discours de circonstance qui ne fait pas avancer le débat sur la problématique de fond de l’occupation, que «le maintien du statu quo dans les lieux saints et la tutelle de la Jordanie sur eux est une nécessité pour la paix régionale ainsi que la stabilité et l'équilibre entre les principales religions à El Qods, ce qui est très important pour nous tous». Trop peu ! compte tenu de la gravité de l’acte de provocation qui relève du crime d’Etat signé et assumé publiquement par les institutions de l’occupant sioniste, à travers la personne du ministre du gouvernement israélien par qui le scandale de la violation des lieux saints de la mosquée d’El Aqsa est arrivé.. Les Etats-Unis ont qualifié, diplomatiquement, d’«inacceptable» la provocation israélienne, sans plus. Pour sa part, la Ligue arabe a condamné une «intrusion flagrante», mettant en garde «contre les répercussions de ces pratiques sur la Palestine et toute la région, et sur la paix mondiale», mais sans prendre l’initiative, ne serait-ce que d’un point de vue symbolique, même, si c’est sans illusion, de demander une réunion urgente du Conseil de sécurité, amplement justifiée, au demeurant, par le risque d’escalade qu’a fait peser la présence du ministre israélien d’extrême droite sur les lieux saints musulmans, à El Qods occupée. Les condamnations et les réactions d’indignation des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l’entité sioniste n’ont pas plus réchauffé le cœur des Palestiniens qui attendent des Etats arabes qui se sont compromis avec Israël, non pas des discours, pour se donner bonne conscience vis-à-vis de leurs opinions publiques, qui ne les engagent politiquement en rien, mais bien plus, des actes concrets qui vont dans le sens du renforcement de la lutte du peuple palestinien pour le recouvrement de son indépendance.