Afrique : le nombre de déplacés internes a triplé en 15 ans

26/11/2024 mis à jour: 06:45
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Selon un observatoire international, les conflits, violences et catastrophes naturelles ont forcé 35 millions de personnes à se déplacer dans leur propre pays l’année dernière.

Les conflits, violences et catastrophes naturelles ont fait grimper à 35 millions le nombre de déplacés internes (PDI) en Afrique à la fin de l'année dernière, selon l'Observatoire des déplacements internes (IDMC). Cela représente près de la moitié des déplacés internes dans le monde. Alexandra Bilak, directrice de l’IDMC, souligne une augmentation notable sur 15 ans, avec un triplement des PDI sur le continent, majoritairement causée par les conflits et la violence, mais aussi par des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes.

Ces déplacements perturbent gravement les moyens de subsistance, les identités culturelles et les liens sociaux, plongeant les communautés dans une vulnérabilité accrue. Ils ont aussi un impact négatif sur le développement des pays concernés, empêchant les déplacés de générer des revenus ou de contribuer fiscalement, tout en augmentant les charges des gouvernements locaux en termes de logement, santé, éducation et sécurité.

Le rapport de l’IDMC révèle que 32,5 millions de personnes ont été déplacées en raison des conflits, principalement en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Nigeria, en Somalie et au Soudan. Alexandra Bilak note que ces conflits créent des cycles prolongés de déplacement, où des individus déplacés depuis plusieurs décennies ne trouvent toujours pas de solution durable, tandis que de nouvelles vagues de violence exacerbent la situation.

Les déplacements liés aux catastrophes naturelles sont également en forte hausse. Entre 2009 et 2023, ces mouvements ont été multipliés par six, atteignant 6,3 millions de déplacements annuels, principalement à cause des inondations (plus de 75%) et des sécheresses (11%). Le changement climatique intensifie ces phénomènes et contribue à des crises complexes où conflits, violences et catastrophes se chevauchent, contraignant souvent les populations à fuir à plusieurs reprises.

L'IDMC met en avant l'importance de la Convention de Kampala, adoptée en 2009 par l'Union africaine, qui reste le seul accord juridiquement contraignant dédié aux déplacés internes. Bien que 34 pays africains aient ratifié ce traité et développé des cadres juridiques, les efforts restent insuffisants pour répondre à l’ampleur du problème. Alexandra Bilak estime que la solution repose sur un renforcement des initiatives de paix, de diplomatie et de transformation des conflits.

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