Afrique : Le commerce des biens intermédiaires en hausse

23/11/2024 mis à jour: 00:31
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Ces dernières années, les exportations de biens intermédiaires (BI) ont augmenté beaucoup plus rapidement que les importations, ce qui a entraîné une réduction significative du déficit commercial en Afrique en matière de biens intermédiaires. 

Des exportations composées essentiellement de matières premières ou semi-transformées et de produits primaires fournis à des stades de production antérieurs dans les chaînes de valeur mondiales. Elles couvrent un large éventail de produits, allant des minerais, minéraux et pierres précieuses (fer, rhodium, l’or non monétaire et les diamants) et des intrants agricoles (cacao, café et le coton), aux pièces, composants et accessoires manufacturés (les kits de câblage automobile) utilisés par les industries pour fabriquer des produits finaux. 

Selon les données d’une récente publication de l’organisation mondiale du commerce (OMC), les exportations des biens intermédiaires du continent (à l’exclusion des carburants) en 2022 ont été estimées à 312 milliards de dollars US, contre 196 milliards de dollars US en 2019. Durant la même année, les exportations africaines de biens intermédiaires (hors carburants) représentaient environ 77% du total des exportations de marchandises hors carburants du continent, soit la part la plus élevée au monde. 

Selon la même source, entre 2019 et 2022, les exportations ont augmenté beaucoup plus rapidement que les importations, à raison de 16,8% par an. Cela a conduit à une forte réduction du déficit commercial des BI dans la région, qui a atteint 11 milliards de dollars en 2022 - un niveau historiquement bas depuis 2012. L’Afrique du Sud est en partie responsable de ce changement, puisque l’excédent de sa balance commerciale a atteint 32 milliards de dollars en 2022, contre 20 milliards de dollars en 2019. Parmi les autres facteurs ayant contribué à la réduction du déficit commercial régional, on peut citer la hausse des prix des produits de base, ajoute la publication de l’OMC.


Principales exportations de biens industriels 

Les 15 principales exportations de produits agricoles de l’Afrique représentaient plus de 50% des exportations totales de produits agricoles en 2022. Il s’agit d’un niveau élevé de concentration des exportations par rapport à d’autres régions dans lesquelles la diversification des exportations de biens industriels est plus importante. L’or non monétaire est le principal produit exporté par l’Afrique, représentant 14,2% des exportations totales des BI en 2022 et provenant principalement du Ghana, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe. 

Les fèves de cacao, brutes ou torréfiées, sont le seul produit alimentaire figurant parmi les 15 premiers produits exportés par l’Afrique, pour une valeur de plus de 6 milliards de dollars (2,1% des exportations de l’Afrique). Elles sont produites essentiellement en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux de fèves de cacao. Par ailleurs, on apprend que les exportations intra-africaines de BI ont été estimées à 12,8% des exportations totales des biens intermédiaires en 2022. Ce taux est faible, dit-on, comparé au niveau des intrants industriels que l’Afrique a échangés avec l’Asie (32,1%) et l’Europe (31,1%) au cours de la même période et suggère une faible intégration des chaînes de production dans la région. 

Parmi les facteurs sous-jacents à la faiblesse des exportations intra-régionales figurent la médiocrité des infrastructures de transport et le manque de ressources financières et technologiques, a-t-on expliqué. Mais en dépit de ce manque d’intégration des économies africaines dans les chaînes d’approvisionnement régionales, il a été suggéré qu’il existe un potentiel pour ces économies de renforcer leur intégration régionale, d’améliorer leur positionnement dans les chaînes de valeur mondiales et de mieux répondre aux besoins des marchés locaux. 

A cet effet, les experts de l’OMC indiquent que l’expansion de la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) offre des possibilités de développer des chaînes de valeur régionales et d’améliorer l’inclusion en s’attaquant aux obstacles à l’expansion du commerce régional et aux défis liés à l’infrastructure, à la diversification des produits et aux faibles niveaux d’investissement et de financement. 

En attendant, il y a de rappeler la participation des industries africaines aux chaînes de valeur mondiales se caractérise par des exportations mondiales d’intrants primaires, essentiellement sous forme brute.

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