Le cabinet conseil Finabi propose la cession en Bourse de 15% de la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach, dont la valeur économique s’élève à 186 milliards de dollars, afin de participer au financement de projets d’intérêt national.
L’article 196 du projet de loi de finances 2025 ouvre la possibilité de recourir à l’emprunt extérieur auprès des institutions financières internationales, bilatérales ou multilatérales, ainsi que par tout autre partenaire financier pour permettre de financer les projets d’intérêt national ou projets stratégiques et structurants.
Le cabinet conseil Finabi estime que le recours à «l’emprunt extérieur pour financer les projets d’intérêt national peut être optimal si la rentabilité de ces projets serait suffisante pour secréter un effet levier et générer des cash flows adéquats pour rembourser les échéances». Selon l’analyse de Finabi conseil, ce montage financier «peut s’avérer pénible si les projets subiront un retard ou une mauvaise estimation financière».
De même que «la valeur de ces projets est significative et notre capacité d’endettement à l’international risque de ne pas suffire». La même analyse prend pour exemple le projet de Gara Djebilet nécessitant la réalisation de plusieurs installations pour un coût oscillant entre 1 et 1,5 milliard de dollars par an, sur une période allant de 8 à 10 ans.
Cet exemple montre que «le niveau de la dette interne est élevé et risque d’augmenter» avec la pression subie pour faire face aux échéances en dinars, qui est déjà importante. «Est-il opportun de faire subir à nos réserves de change le même stress financier», s’interroge le cabinet conseil, invitant les législateurs à bien prendre en compte tous les paramètres induits par un endettement extérieur.
Des solutions alternatives existent avec le recours, notamment, à la cession en Bourse des parts de grandes entreprises, comme Sonatrach. Le cabinet conseil Finabi propose la cession en Bourse de 15% de la compagnie nationale d’hydrocarbures, dont la valeur économique s’élève à 186 milliards de dollars, afin de participer au financement de projets d’intérêt national.
Ce financement permettra d’éviter, explique le cabinet conseil, de recourir à l’emprunt extérieur. «Si on évalue Sonatrach SPA sur la base de la méthode d’évaluation par comparaison en se référant à son résultat de 2022, elle vaut théoriquement 25 586,16 mds de dinars, soit 186,46 mds de dollars. Le résultat net de Sonatrach SPA fin 2022 a été de 1448 mds de dinars et le cours de change 137,22 DA pour un dollar», explique Finabi, en notant que la cession de 15% des parts de Sonatrach permettra au Trésor de collecter 28 mds de dollars en «fonds propres» pour financer la première strate des projets d'intérêt national.
«Ces fonds peuvent être affectés à un fonds d’investissement spécifique ou au FNI pour optimiser l’utilisation des ressources», suggère encore Finabi. Le cabinet conseil estime que ce montage financier est d’abord un acte politique visant à préserver la souveraineté et, bien entendu, économique permettant de booster le marché boursier.
«La mèche a été allumée par le CPA. L’entrée en Bourse de Sonatrach va le dynamiser, va réduire la pression sur les finances publiques, apporter une meilleure allocation des ressources et enfin améliorer l’inclusion financière en captant les ressources financières en dehors du secteur bancaire», conclut le communiqué analyse de Finabi conseil.