Affaire du feuilleton El Dama sur l'EPTV : La télévision publique soulève une «ambiguïté» dans la lecture faite par l’Arav 

03/04/2023 mis à jour: 02:13
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Une vue du siège de l'ENTV - Photo : El Watan

Il existe une certaine ambiguïté dans la lecture de [ces] initiales qui, selon les habitants du quartier, ne sont pas les symboles du mouvement séparatiste, selon l’EPTV.

L’Entreprise publique de télévision (EPTV) s’est expliquée sur une séquence du feuilleton El Dama, montrant vaguement le sigle du MAK, mouvement séparatiste classé aujourd'hui comme groupe terroriste, tagué sur un mur d’un marché à Bab El Oued, à Alger.

Une séquence qui a provoqué de nombreuses réactions, donné lieu à différentes lectures et relancé le débat sur les fictions algériennes, suivies par des millions de téléspectateurs durant le mois du Ramadhan.

Dans un communiqué de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), rendu public samedi et lu au JT de 20h, à la télévision algérienne, l’EPTV - anciennement ENTV - a fourni plusieurs explications. 

Dans sa réponse, l’EPTV a, d’abord, fait état d’un «manque» de concentration durant le tournage et lors du montage des épisodes d’El Dama.

«Suite au communiqué adressé par l’Arav à la télévision publique le 30  mars 2023 lui demandant des explications au sujet de cette scène du premier épisode du feuilleton El Dama, la télévision publique a expliqué dans sa réponse que l’apparition de ces écritures lors de la diffusion du feuilleton relevait d’un manque de concentration aussi bien durant le tournage que lors du montage et du visionnage des épisodes», lit-on dans le communiqué.

Paraissant vaguement en arrière-plan, ce qui pourrait correspondre au sigle du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) aurait été «détecté» lors de la projection du premier épisode le jeudi 23 mars, premier jour du mois de jeûne. Balayé par les caméras lors du tournage du feuilleton, le sigle n’a cependant fait réagir l’Arav qu’au bout d’une semaine, c’est-à-dire le 30 mars.

«Mesures rigoureuses»

Tout en assurant que «des mesures rigoureuses ont été prises contre les responsables», sans en préciser la nature, la télévision publique évoque une «ambiguïté» dans la lecture faite par l’Arav.

«Il existe une certaine ambiguïté dans la lecture de [ces] initiales qui, selon les habitants du quartier, ne sont pas les symboles du mouvement séparatiste», ajoute l’EPTV.

Rappelons que le réalisateur du feuilleton, Yahia Mouzahem, avait, dans une vidéo postée sur Instagram, rapporté les déclarations d’habitants de Bab El Oued appelant à ramener cette affaire à «sa juste mesure».

Des résidents du quartier ont, dans une autre vidéo relayée jeudi, contesté le sens exact des graffitis, estimant qu’il ne s’agit pas du sigle du mouvement séparatiste.

L’Arav a, dans ce sens, souligné «la nécessité de respecter toutes les étapes de production d’une série télévisée, affirmant l’importance pour la   commission de contrôle en aval de pallier toute ambigüité ou équivoque   pouvant donner lieu à des interprétations ou lectures sémiologiques à connotations graves».

L’Autorité a affirmé «l’accomplissement de ses missions de manière autonome, rappelant avoir déjà appelé, à plusieurs occasions, toutes les  chaînes publiques et privées à respecter la déontologie professionnelle et à se conformer à la réglementation générale (…)». 

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