Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Bouira a ordonné, en début de soirée de lundi dernier, la mise sous mandat de dépôt des deux fonctionnaires de l’établissement hospitalier public (EPH), Mohamed Boudiaf du chef-lieu de wilaya, dans une affaire liée au décès d’une patiente survenue récemment au niveau de l’établissement sanitaire, a-t-on précisé dans un communiqué du parquet.
«En application des dispositions de l’article 11 du code de procédure pénale, le procureur de la République près le tribunal de Bouira informe l’opinion publique que dans le cadre du suivi de l’affaire de coupure du courant électrique en date du 02/10/2023, au service de réanimation de l’EPH de Bouira, causant le décès d’une patiente (B.C.), et après le parachèvement des premières investigations menées par la police judiciaire spécialisée, les mis en cause ont été présentés devant le parquet de la République près le tribunal de Bouira à la date d’aujourd’hui (lundi ndlr), et les individus B. D., M. M. A. et B. S., ont été poursuivis en vertu d’une requête introductive, pour instruction pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger et négligence flagrante occasionnant la dilapidation de deniers publics, lit-on dans le communiqué du parquet de première instance.
Et de préciser : «Après l’audition des accusés par le juge d’instruction, ce dernier a ordonné le placement de l’économe et du chargé de la maintenance en détention préventive.»
Le directeur de l’hôpital a été placé sous contrôle judiciaire, a-t-on ajouté de même source. Le 2 octobre, une coupure surprise du courant électrique a plongé le battement d’hospitalisation dans le noir. La panne technique a été localisée au niveau des armoires électriques alimentant les services en énergie électrique. Deux malades se trouvaient au service de réanimation.
Une patiente, mère de deux enfants, avait trouvé la mort. Le directeur de l’hôpital, Djamel Boutemeur, a révélé dans notre édition paru le 4 octobre que les installations électriques réalisées au début des années 1990, au niveau des services en question, sont vétustes. Il avait rappelé qu’une étude visant la rénovation et la réhabilitation de tout le bloc, y compris le système électrique, avait été proposée en 2013. Depuis, aucune suite du projet, pourtant rappelé par écrits par le premier responsable de l’établissement Mohamed Boudiaf.
Le personnel soignant et administratif a observé hier un rassemblement de soutien aux personnes mises en cause dans cette affaire de coupure du courant électrique, a-t-on constaté sur place.
A l’heure où nous mettons sous presse, des membres des différentes commissions, notamment des marchés publics, ont décidé de démissionner de leur poste. Une situation qui compliquera sans doute le fonctionnement des services de l’hôpital déjà en difficulté.