Le militant politique et porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS non agréé), Karim Tabbou, s’est présenté, hier matin, au commissariat de police de Châteauneuf, à Alger. Arrivé sur les lieux vers 10h, selon son avocat Toufik Belala, il a été auditionné pendant plusieurs heures avant d’être remis en liberté en fin de journée.
Au moment où nous mettons sous presse nous ne savions pas quelles étaient les procédures devant être adoptées concernant son affaire. Karim Tabbou, rappelons-le, a été arrêté, le 29 avril dernier à son domicile. Maintenu en garde à vue, il n’a été libéré que le lendemain avec une convocation pour se présenter le 4 mai (hier, ndlr) au même commissariat. Il a été auditionné, Selon Me Toufik Belala, sur ses propos tenus à Hadjout, dans la wilaya de Tipasa, à l’occasion de l’enterrement du détenu d’opinion, Hakim Debazi.
Dans un enregistrement diffusé hier avant de se rendre au commissariat de police, Karim Tabbou affirme qu’il répond à la convocation et qu’il respecte la loi. «Voilà, comme prévu, je me dirige au commissariat de Châteauneuf pour répondre à une convocation. Même la dernière fois, si j’avais reçu une convocation, je me serais présenté. La police n’avait pas besoin de procéder comme elle l’avait fait. Une convocation suffisait amplement et nous, nous respectons la loi», précise-t-il. Il se dit également «convaincu» qu’il n’a commis aucun fait contraire à la loi. «Je suis convaincu que je n’ai commis ni fait ni délit condamnés par la loi. Je ne fais qu’exercer mon droit constitutionnel de faire de la politique et d’exprimer des avis politiques.
En politique, tout un chacun est exposé à la polémique, à la contradiction… Malheureusement, notre pays n’a pas encore atteint ce degré de conscience institutionnelle du sens de la politique », déclare-t-il. Le 26 avril dernier, au lendemain de l’enterrement de Hakim Debazi, Karim Tabbou avait également posté un long texte sur sa page Facebook, précisant que le détenu a «quitté l’enfer carcéral pour le paradis céleste». «Bien sûr que le pouvoir demeure et demeurera le seul et unique responsable de sa mort. Il répondra demain de toutes ces turpitudes et forfaitures.
L’ombre de Debazi, même mort, hantera l’esprit de tous ceux qui de près ou de loin ont provoqué cette tragique disparition», avait-il écrit.