Adhésion de l’Ukraine à l’UE : il y a «différentes opinions» parmi les états membres, selon Charles Michel

01/03/2022 mis à jour: 07:35
AFP
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L’adhésion à l’Union européenne, réclamée à nouveau hier par l’Ukraine, nécessite un accord unanime des 27 pays membres et il y a «différentes opinions et sensibilités» parmi eux à ce sujet, a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel. «L’adhésion est une demande exprimée de longue date par l’Ukraine. 

Mais il y a différentes opinions et sensibilités au sein de l’UE sur l’élargissement. L’Ukraine va transmettre une demande officielle, la Commission européenne devra exprimer un avis officiel et le Conseil se prononcera», a expliqué celui qui dirige l’instance représentant les Vingt-Sept. 
 

Charles Michel a indiqué avoir été informé de l’intention de l’Ukraine d’envoyer une demande officielle d’adhésion et a précisé la procédure à suivre. Il a annoncé son intention d’inviter le président Volodymyr Zelensky à participer «de façon régulière» aux sommets des dirigeants européens et a insisté sur la nécessité de renforcer l’accord d’association conclu entre l’Ukraine et l’UE. Dans un message vidéo, le président ukrainien a exhorté hier l’Union européenne à intégrer «sans délai» son pays qui combat depuis cinq jours une invasion russe. «Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que c’est possible», a soutenu M. Zelensky. 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est prononcée dimanche en faveur du principe d’élargir l’UE à l’Ukraine. «Ils sont des nôtres et nous voulons qu’ils soient dans l’UE», a-t-elle déclaré dans un entretien à la chaîne Euronews. Hier, ses propos ont été précisés par son porte-parole, lors du point de presse quotidien de l’Exécutif européen à Bruxelles. Mme Von der Leyen «a exprimé son point de vue en tant que présidente de la Commission», mais «il y a un processus» et «ce n’est pas elle seule qui décide», a affirmé ce porte-parole, Eric Mamer. 
 

«Manœuvre»
 

Lors d’un entretien en visioconférence avec des journalistes, Charles Michel a par ailleurs dit craindre «une manœuvre» de la part de la Russie, à propos de l’annonce de négociations avec l’Ukraine. «Il est difficile d’accorder sa confiance à Vladimir Poutine», a-t-il fait valoir, «nous avons observé une addition de mensonges et de manipulations à la base de la guerre avec l’Ukraine». «Mais il faut maintenir le fil diplomatique (...) Il faut faire pression sur Vladimir Poutine pour stopper une escalade dangereuse», a insisté Charles Michel. Il a accusé le président russe de faire preuve «d’irresponsabilité en agitant la menace nucléaire». «Face à une telle situation, nous devons faire preuve de sang-froid. Nous allons continuer à dénoncer cette irresponsabilité.» Selon l’ex-Premier ministre belge, «Vladimir Poutine a échoué à diviser les Européens et à briser le lien transatlantique». 
 

Dimanche, l’Union européenne a annoncé fermer l’ensemble de son espace aérien à tous les avions russes, bannir les médias d’Etat russes RT et Sputnik, et débloquer 450 millions d’euros pour financer des livraisons d’armes à l’Ukraine. Charles Michel a expliqué qu’il s’agissait de puiser dans la «Facilité européenne pour la paix» (FEP), un fonds hors du budget européen spécialement destiné à financer des achats militaires, en lien avec la politique étrangère et de sécurité commune. Ces financements, a-t-il précisé, s’ajoutent aux mesures décidées de façon bilatérale par les Etats membres, comme la fourniture d’avions de combat que les Ukrainiens savent piloter. «C’est un moment déterminant pour la défense européenne. Elle devient tangible, opérationnelle, à un moment charnière», a-t-il encore affirmé.

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