Adel Oudjit. Directeur technique et commercial de l’Ecorep : «L’Ecorep répare et rénove tous les équipements des navires à moindre prix»

10/01/2023 mis à jour: 04:03
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Le PDG retrouve son sourire après la signature la signature des contrats en présence de 3 ministres et du Wali de Tipasa

Quels sont les services actifs de notre société ?

Il y avait un volet qui n’était pas exploité à l’Ecorep, il s’agit du chapitre Service. Je m’explique. Tous les opérateurs marins algériens veulent rénover et réparer les équipements installés dans leurs embarcations. Donc, ils se déplacent en Tunisie, en Espagne, en France pour effectuer les travaux, alors que ces mêmes services se réalisent dans nos ateliers, grâce à notre savoir-faire dans la maintenance et la réparation de ces mêmes équipements. A cet effet, l’Ecorep compte développer un système de partenariat avec des entreprises algériennes qui sont reconnues pour leur savoir-faire, et exercent dans les domaines spécifiques, en l’occurrence la révision des moteurs et les parties hydrauliques et régulations, les parties soudure, électricité. D’ailleurs, des ateliers vont être créés par notre entreprise ici à Bouharoun, pour développer ces axes, afin d’épargner à nos compatriotes ces déplacements coûteux vers l’étranger. Tout le monde est gagnant. Nous aurons une banque de données qui concernent les sociétés et répondent aux demandes spécifiques. Cela fait un mois que je viens de créer un petit atelier, avec trois tours. Nous disposons d’un tour qui produisait que les brides. Maintenant, grâce au savoir-faire de nos techniciens, nous réalisons des enrouleurs, qui autrefois ce matériel était importé. En développant l’achat direct de cet enrouleur, cela coûte beaucoup moins cher que l’enrouleur importé, avec une qualité assurée. La demande nationale de l’enrouleur est quotidienne. Voyez-vous le volume du coût de l’importation de l’enrouleur par rapport à l’enrouleur produit chez nous à l’Ecorep ? Cela se chiffre à plusieurs milliards de centimes. C’est une économie pour le pays et pour nos opérateurs marins.

Qu’en est-il de la formation ?

Je viens de poser cette question de formation des jeunes et la mise à niveau du personnel dans nos ateliers. Il y a de nouvelles méthodes de soudure qu’il faut apprendre à nos techniciens, je précise la soudure marine. Nous avons préparé une mission dans des écoles algériennes, publiques et privées, de formation spécifique en soudure marine. Nous allons dégager un budget consistant pour la formation. Nous voulons créer un bureau d’études, qui doit répondre à plusieurs services, car nous avons une projection à long terme. Nous travaillons pour atteindre la disponibilité du 100% algérien. Aujourd’hui, nous n’y sommes pas. Nous évoluons vers une intégration de 70% à la fin de l’année 2023. Nous avons des jeunes diplômés qui sont en mesure de relever le défi.

Quel a été le délai de construction de ce remorqueur ?

Le délai de construction est fixé à 14 mois selon les normes. Mais à cause de certaines difficultés administratives internes, avec l’ancien partenaire français Piriou, il y a eu un retard. Le contrat avec la STH avait été signé, il y a 3 années.

Vous avez parlé, il y a un instant,  de 3 remorqueurs...

En effet, le 1er vient d’être livré à STH, pour le port de Béjaïa. Le 2e remorqueur sera livré pour le port d’Arzew et enfin le 3e remorqueur est destiné pour le port de Skikda. Donc, la commande de la STH est satisfaite. Inchallah, il y aura d’autres contrats. C’est un produit 100% algérien.

Quel est le taux d’intégration pour ce remorqueur ?

Là, nous sommes à un taux d’intégration de 60%. Il nous reste en équipements, le moteur et les équipements hydrauliques sont importés. Nous faisons de la construction navale résine, acier et très peu en bois à cause de son coût élevé, mais nous faisons aussi du service. L’Ecorep construit du professionnel marin, le sardinier, le chalutier, le thonier. La longueur de l’embarcation varie de 12 m à 42 m, mais on peut aller plus loin, tout dépendra de la commande. Avec la nouvelle politique initiée par le ministère de la Pêche, nous allons nous orienter vers les embarcations spécifiques adaptées, classées à l’international, afin de pouvoir aller pêcher en haute mer et les océans.

Vous avez mis l’accent dans vos interventions sur la sécurité dans vos navires ?

Toutes nos embarcations sont classées internationales. Durant tout le process de construction, il y a un bureau international qui vérifie et contrôle nos produits. Nous fonctionnons en Veritas.

Le coût de vos embarcations n’a pas été abordé ?

Il y a une logique. Déjà, avec le savoir-faire algérien, le coût de nos produits sont inférieurs aux embarcations importées. 

L’Ecorep varie sa production, elle ne concerne plus la pêche uniquement ?

Nous allons construire des petites embarcations pour la servitude dans les ports algériens, chargées de la maintenance, pour la plongée sous-marine, pour les bateaux. Nous construisons les navires pour la pêche. Nous fabriquons pour les STH les embarcations destinées pour les navires hydrocarbures. Nous mettons en place un service pour la maintenance des grands navires.

Vous avez aussi d’autres projets ?

Ce n’est point une aventure. Nous avons un savoir-faire dans les bateaux de plaisance. Le bateau-pirate à titre d’exemple, donc dans la conception d’un bateau de plaisance, la partie inférieure est similaire aux autres, l’Ecorep modifie que le volet commercial dans sa conception et montage pour répondre à la demande du client, on y trouve un restaurant, une salle des fêtes, on aménage les commodités pour transformer l’embarcation au profit de l’activité touristique ou de loisirs. L’Ecorep construit les embarcations pour toutes les demandes des investisseurs. La preuve aujourd’hui, il y a eu la STH qui a réceptionné son remorqueur et 2 investisseurs, l’un de Boumerdès et le second de Mostaganem, sont venus commander leurs navires pour leurs activités dans le domaine du tourisme et des loisirs. 

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