ACTIVITÉ COMMERCIALE DANS LA VILLE DE CONSTANTINE : Des actions pour valoriser le patrimoine

19/05/2024 mis à jour: 01:08
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Constantine, ville millénaire au riche patrimoine culturel, connaît depuis des années un essoufflement de son activité commerciale, particulièrement en fin d’après-midi. Mis à part quelques commerces de vêtements, la plupart des commerçants déplorent une baisse d’activité et de recettes. 

Face à ce constat et à l’afflux croissant de touristes attirés par la beauté de la ville, les autorités communales ont décidé de prendre le taureau par les cornes et de relancer le commerce en misant sur l’atout majeur de la ville, qui n’est autre que son patrimoine culturel. Lors d’une réunion récente à l’hôtel de ville, élus, services de la direction du patrimoine, société civile et acteurs culturels de la wilaya se sont réunis pour débattre de cette problématique. L’objectif de cette initiative est de trouver des solutions pour créer une dynamique culturelle commerciale afin de promouvoir le patrimoine constantinois en particulier et le patrimoine algérien en général dans les espaces abandonnés. 

De nombreuses propositions ont été avancées pour exploiter le potentiel touristique de la ville, notamment l’aménagement d’espaces vacants à proximité du CHU et du Monument aux morts pour des activités commerciales et artisanales, ou encore la reconversion du passage souterrain de la place du 1er novembre en lieu d’artisanat. 

Il faut noter que cette décision du changement de l’activité commerciale dans le souterrain, ayant consommé une enveloppe de plus de 14 milliards de centimes, s’est heurtée auparavant au refus des commerçants, peu enclins à s’installer dans cet endroit. L’artisanat, selon les locataires est le commerce le moins rentable. 


Pourtant toutes les facilitations leurs ont été accordées par l’administration, mais en vain. D’ailleurs le maire de Constantine Charaf Bensari a déjà signé 6 arrêtés d’expulsion à l’encontre de certains commerçants. «J’étais très indulgent avec ces commerçants en leur octroyant les locaux avec un prix très symbolique estimé à un million de centimes par mois. Sachant que la vitrine d’un seul magasin a coûté 18 millions de centimes», a regretté le maire lors de la rencontre. 

Malheureusement, seul le commerce ordinaire peut attirer les citoyens et les commerçants à aborder le souterrain abandonné. 


Exploiter tous les espaces disponibles

C’est pourquoi, les services de la commune ont envisagé d’exploiter les espaces vides dans le souterrain pour des activités artisanales, sans revenir à l’image d’anarchie d’autan. Pour ce faire, une sortie sur terrain a été organisée jeudi dernier par les services de la commune pour déterminer la liste des artisans à être sur place. D’autres pistes ont été explorées. Les directeurs du musée Cirta et du palais Hadj Ahmed Bey ont proposé des expositions itinérantes avec des hologrammes des objets archéologiques, qu’on ne peut déplacer en dehors des musées. De son côté Meriem Guebaïlia, directrice du palais Hadj Ahmed Bey, a plaidé pour l’intégration de l’hôtel de ville, magnifique monument architectural, dans les circuits touristiques. 


Toutefois, de nombreux manquements subsistent, comme l’absence de panneaux signalétiques dans les lieux touristiques et l’insuffisance de toilettes publiques, dont le nombre est seulement 10 dans toute la ville. Le transport pose également problème, avec des bus vétustes qui nuisent à l’image de la ville. Le maire a d’ailleurs appelé à leur remplacement par des minibus plus modernes. «C’est inacceptable de voir des bus Tata en train de circuler en plein ville touristique.

 Ce type de bus n’est plus utilisé même dans le pays producteur. Pourquoi ne pas opter pour les minibus et les multiplier. Notre objectif est d’attirer les touristes et les mettre à l’aise en mettant à leur disposition toutes les commodités essentielles», a souligné M. Bensari. Malgré ces défis, des initiatives prometteuses existent. Mme Guebaïlia a fait savoir que  le palais Hadj Ahmed Bey a déjà accueilli en une journée 3 000 visiteurs, dont 500 étrangers. 

Cela, sans compter les visites virtuelles sur son site web qui ont atteint 5 000 visites. L’équation est simple, d’où la redynamisation du commerce à Constantine qui doit passer par une valorisation de son riche patrimoine culturel ainsi qu’une amélioration de l’accueil des touristes. En conjuguant les efforts des autorités, des acteurs économiques et culturels, la ville du Vieux Rocher, comptant 33 sites et 10 circuits touristiques, a toutes les chances de redevenir une destination touristique de premier plan.                   
 

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