Achat et vente des signatures d’élus pour la candidature à la présidentielle : Neghza, Sahli et Hamadi sous contrôle judiciaire

06/08/2024 mis à jour: 04:31
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La décision est tombée dimanche en début de soirée. Les trois prétendants à la candidature à la prochaine élection présidentielle, accusés dans l’affaire d’achat et de vente des signatures d’élus, sont placés sous contrôle judiciaire. 

Il s’agit de Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi. Entendus par le juge d’instruction près le pôle pénal, économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, ils sont notamment accusés «d’octroi d’un indu privilège». C’est ce qu’a indiqué le parquet dans un communiqué rendu public, précisant que l’audition de tous les accusés dans cette affaire, qualifiée de «corruption politique», a eu lieu durant les journées de samedi et dimanche derniers. 

Outre les trois candidats, le juge d’instruction, indique le communiqué, «a ordonné le placement de 68 accusés en détention provisoire». «En application des dispositions de l’article 11 du code de procédure pénale et dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte sur l’affaire des faits de corruption ayant entaché l’opération de collecte des formulaires de souscription des signatures des prétendants à la candidature à l’élection présidentielle, le parquet de la République près le pôle pénal économique et financier informe l’opinion publique qu’en date des 3 et 4 août 2024, 77 suspects, dont des prétendants à la candidature, ont été présentés à la justice», lit-on dans ce document. 

Selon la même source, «une information judiciaire a été ouverte à leur encontre pour ''octroi d’un indu privilège'', ''trafic d’influence'', ''offre ou promesse de dons en numéraire en vue d’obtenir ou de tenter d’obtenir des voix d’électeurs'', ''abus de fonction'', ''obtention de dons en numéraire ou de promesses de voix électorales'' et ''escroquerie''». «Après l’audition des accusés en première comparution, le juge d’instruction a ordonné le placement de 68 d’entre eux en détention provisoire et de trois autres sous contrôle judiciaire, laissant les six autres en liberté», précise le communiqué. 


Cette affaire a été révélée, rappelons-le, jeudi dernier par le procureur général près le tribunal d’Alger, Lotfi Boudjema, annonçant l’ouverture d’une enquête approfondie sur «ces graves faits de corruption politique». Selon lui, «l’enquête préliminaire a permis l’audition de plus de 50 élus sur procès-verbal, où ils ont avoué avoir reçu des sommes d’argent allant de 20 000 à 30 000 DA en contrepartie de signature de formulaires de parrainage au profit des candidats à la candidature». 

Le représentant du parquet avait indiqué aussi que le «deuxième niveau de cette pratique condamnable par la loi concerne les intermédiaires, dont 10 ont été entendus et ont avoué, à leur tour, avoir collecté cet argent pour le remettre aux élus concernés». «Le troisième niveau de cette corruption politique concerne trois candidats qui sont, selon le représentant du ministère public, impliqués dans cette affaire», avait-il souligné. 

«Ce sont des faits condamnés par la loi. L’enquête se poursuit et les personnes impliquées seront sévèrement punies. Nous allons tenir au courant l’opinion publique des détails de cette enquête», avait promis Lotfi Boudjema. L’enquête, avait-il ajouté, a été confiée aux services de la Sécurité intérieure. 
 


 

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