Les noms des prétendants à la candidature à la prochaine présidentielle impliqués dans l’affaire de l’achat des parrainages d’élus sont désormais connus. Selon plusieurs sources, notamment médiatiques, il s’agit de Saïda Naghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi.
Les trois postulants à la participation à cette joute électorale ont été convoqués par le juge d’instruction de la troisième chambre du pôle pénal, économique et financier, près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger qui les a placés sous contrôle judiciaire, précisent ces sources. Ils devaient être entendus sur leur implication directe ou indirecte dans cette affaire, qualifiée jeudi dernier par le procureur général près le tribunal d’Alger, Lotfi Boudjema, de «corruption politique».
Les trois candidats à la candidature, rappelons-le, ont vu leurs dossiers rejetés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour insuffisance de nombre de signatures d’élus présentés. Leurs recours introduits auprès de la Cour constitutionnelle n’ont également pas été acceptés. Toujours concernant cette affaire, le juge d’instruction a entamé, depuis samedi dernier, l’audition des prévenus accusés d’implication dans cette affaire.
Selon toujours les mêmes sources, plusieurs dizaines d'élus au niveau des Assemblées locales des wilayas d’Alger, Oran, Blida, Sidi Bel Abbès, Tiaret et Annaba ont été placés sous mandat de dépôt.
Plusieurs chefs d’accusation leur ont été imputés, dont «abus de fonction», «obtention d’indus privilèges ou tentative d’en obtenir».
Le juge d’instruction près le même tribunal devra également auditionner une quarantaine de témoins dans cette affaire, révélée jeudi dernier par le procureur général près le tribunal d’Alger lors d’une conférence de presse, où il avait annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie sur «ces graves faits de corruption politique». Lotfi Boudjema, rappelons-le, avait affirmé que «l’enquête préliminaire a permis l’audition de plus de 50 élus sur procès-verbal, où ils ont avoué avoir reçu des sommes d’argent allant de 20 000 à 30 000 DA en contrepartie de signature de formulaires de parrainage au profit de candidats à la candidature».
Le représentant du parquet avait indiqué aussi que le «deuxième niveau de cette pratique condamnable par la loi concerne les intermédiaires, dont 10 ont été entendus et ont avoué, à leur tour, avoir collecté cet argent pour le remettre aux élus concernés».
«Le troisième niveau de cette corruption politique concerne trois candidats qui sont, selon le représentant du ministère public, impliqués dans cette affaire», avait-il souligné. «Ce sont des faits condamnés par la loi. L’enquête se poursuit et les personnes impliquées seront sévèrement punies. Nous allons tenir au courant l’opinion publique des détails de cette enquête», avait promis Lotfi Boudjema. L’enquête, avait-il ajouté, a été confiée aux services de la Sécurité intérieure.
Cette affaire a fait réagir certains partis politiques, dont les élus seraient impliqués dans ce scandale. C’est le cas du FLN, dont la direction s’est démarquée de ces élus concernés par l’enquête.
Pour sa part, le président du MSP, Abdelaali Hassani Cherif, a affirmé que «les élus de sa formation ne sont pas concernés par cette corruption».