Abdelkader Drif : Le grand dirigeant sportif est parti

Abdelkader Drif n’est plus. Il est décédé hier à Alger à l’âge de 86 ans. C’était un grand dirigeant sportif. Il a consacré sa vie et sa jeunesse à sa passion. Le football. Il a tant aimé le football qu’il a tout donné sans compter. Sa disparition est une perte pour sa famille, d’abord, bien sûr, mais aussi au sport et au football. Il leur manquera à tous. Abdelkader Drif était de la trempe des dirigeants qui manquent cruellement au football algérien de cette époque. Il symbolisait le dirigeant bénévole, militant engagé et homme de conviction qui a traversé les époques sans coup férir. Il était toujours là lorsque le football et le Mouloudia avaient besoin de lui. L’enfant de Tissemsilt (ex-Vialar) où il est né en 1937, s’est installé avec sa famille à Alger en 1950. Sa sœur aînée Fatma Zohra Drif, épouse de Rabah Bitat, est une moudjahida qui a pris une part active à la Bataille d’Alger. Abdelkader a baigné dans le climat révolutionnaire de l’époque. De 1950 jusqu’à l’indépendance il était imprégné, comme tous les jeunes de sa génération, des valeurs que véhiculent le Mouloudia et tous les clubs. Dans les années 1970, il a rejoint le comité directeur du MC Alger et il était là dans les années fastes qu’a connues le club algérois avant la réforme sportive instaurée quelques mois après le sacre continental du Mouloudia, le premier décroché par un club algérien. Pendant la réforme (1977-1993) il était toujours à la lisière du club. Avec d’autres dirigeants des Vert et Rouge, il a milité pour que le Mouloudia récupère son sigle. Souvent sollicité pour des postes de responsabilité au sein des instances sportives, il les a déclinés à maintes reprises. Il a fini par céder lorsqu’il a accepté de faire partie du bureau fédéral conduit par Mouldi Aissaoui. Il n’a pas tardé à claquer la porte. Avec l’âge et des soucis de santé, il s’est un peu éloigné du football qu’il a continué à suivre régulièrement (c’est un lecteur assidu de la presse nationale). Sa dernière sortie publique, il l’a consacrée à une équipe de la chaîne Jazeera (en anglais). C’était en automne dernier lorsqu’il a accueilli les journalistes chez lui pour leur parler de son Mouloudia et de l’histoire du football algérien. Le reportage sera diffusé prochainement sur la chaîne qatarie. Il est décédé hier à l’hôpital Mustapha Bacha (Alger) où il était hospitalisé depuis plusieurs jours. Il est parti sans avoir achevé ses mémoires de dirigeant sportif. C’était un témoin privilégié de l’histoire du football algérien. Il a été inhumé hier au cimetière El Kettar en présence d’une foule nombreuse, de parents, d’amis et d’anonymes, qui lui ont rendu un vibrant hommage lors du voyage vers sa dernière demeure. La rédaction sportive d’El Watan, très peinée par la disparition de ce grand dirigeant sportif, présente ses condoléances à la famille du défunt ainsi que les Mouloudéens et prie Dieu Le Tout-Puissant de l’accueillir en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»