Quels sont les critères pris en compte dans la répartition des programmes de logement affectés pour la wilaya de Boumerdès ? C’est la question que se posent beaucoup de citoyens et d’élus après l’annonce des sites devant abriter les futurs programmes AADL 3.
A en croire Ferhat Bougaba, président de la commission logement à l’APW, des terrains ont déjà été choisis à Tidjellabine, Sidi Hallou (Boudouaou), Hai Ellouz (Thénia), Hmadna (Cap Djinet) et un autre à Figuier non encore validé.
Aucun projet en vue dans les communes de l’est ou du sud de la wilaya, à l’instar de Dellys, Bordj Menaiel, Issers, Naciria, Baghlia, Béni Amrane, Souk El Had, Chabet El Ameur, etc. Sans le préciser, M. Bougaba aurait obtenu l’information auprès de la direction du logement.
Des informations avaient, par ailleurs, circulé concernant le quota (8000 logements) accordé pour la wilaya, mais cela n’a pas été confirmé par des sources officielles. «Les sites ont été choisis selon les disponibilités foncières», dira un cadre à la direction de l’urbanisme chargée d’appliquer les orientations du SNAT et garantir un minimum d’équilibre entre les territoires.
Déjà lésée en termes d’investissement, la partie est de la wilaya n’a, jusque-là, bénéficié d’aucun programme AADL.
Des chefs-lieux de daïra comme Dellys et Naciria méritent bien leur part de ce type de logement afin d’éviter l’exode «involontaire» des souscripteurs vers d’autres localités. «Il y a une forte demande et nous avons des terrains», assure un élu à l’APC de Naciria.
Hassan, gérant d’un bureau d’études plaide pour une vision à long terme en matière d’urbanisation. «Il ne faut pas être un expert pour savoir pourquoi la démographie évolue en dents de scie à l’est de la wilaya alors qu’elle explose dans les localités de l’ouest et du centre, à l’instar de Boumerdès, Hammadi, Khemis El Khechna, Boudouaou, Corso, etc.», dit-il.
Pour lui, le mouvement des populations doit être maîtrisé et obéir à une stratégie de développement équilibré et harmonieux des territoires, soulignant que le programme de l’AADL peut être un des instruments de cette politique. A noter que le gros du programme AADL 2 a été réalisé sur des terrains agricoles à Boudouaou, Khemis El Khechna et Ouled Moussa.
Ce qui est contraire aux orientations du schéma national d’aménagement du territoire qui recommande d’orienter les programmes d’urbanisation vers les piémonts.
En l’espace de 15 ans, plus de 2000 ha de terres agricoles ont été déclassées pour abriter des programmes d’équipements publics. Même le foncier touristique n’a pas échappé à ce phénomène de bétonisation.
Cela se vérifie à Figuier, Sablière ou encore à Seghirate et Zemmouri où des centaines de logements ont été réalisés dans des sites devant abriter des complexes touristiques.