A l’occasion de la visite du président iranien en Russie : Moscou et Téhéran signent un «accord de partenariat stratégique global»

18/01/2025 mis à jour: 20:09
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Le président russe, Vladimir Poutine, avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian

Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, ont signé, hier à Moscou, un «accord de partenariat stratégique global», rapporte l’AFP. Un pacte marquant un nouveau rapprochement entre ces deux pays. 

Plus tôt, les deux dirigeants ont vanté le pacte censé donner un  élan nouveau à une alliance entre deux pays aux relations hostiles avec les Occidentaux. Soumis à de lourdes sanctions internationales qui affectent leurs économies, la Russie et l’Iran ont opéré un rapprochement accéléré ces dernières années, en particulier depuis l’assaut contre l’Ukraine. Les deux pays ont également essuyé des échecs et une perte d’influence, en particulier en décembre avec la fuite de Syrie de leur allié Bachar Al Assad. 

Le pacte permettra «de dynamiser nos liens et de les renforcer», a souligné, depuis le Kremlin, le dirigeant iranien. Son homologue russe, Vladimir Poutine, a lui salué un pacte offrant un nouvel élan à presque tous les domaines de coopération. 

Téhéran et Moscou se veulent des contrepoids, avec Pékin et Pyongyang, à l’influence américaine. Ils ont tissé des liens étroits, notamment militaires, et se soutiennent dans de nombreux dossiers internationaux, du Moyen-Orient au conflit en Ukraine. Massoud Pezeshkian, arrivé hier matin à Moscou, a rencontré le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine. Son déplacement intervient quelques jours avant le retour au pouvoir à Washington de Donald Trump, artisan d’une politique dite de «pression maximale» envers l’Iran durant son premier mandat (2017-2021). L’accord de vendredi porte sur «la coopération économique et commerciale dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et les questions liées à la défense et la sécurité», a indiqué l’ambassade iranienne en Russie la semaine dernière, sans donner d’autres précisions. 

«C’est un pas vers la création d’un monde plus juste et équilibré. L’Iran et la Russie, conscients de leur responsabilité historique, construisent un nouvel ordre», a écrit Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie iranienne, dans un article publié par l’agence de presse russe Ria Novosti. Il a affirmé qu’il s’agit de remplacer «l’hégémonie», sous-entendue occidentale, par la «coopération». Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a lui déclaré mardi que ce traité a pour objectif notamment d’«assurer une capacité de défense fiable». Il a soutenu que le texte n’est «dirigé contre personne», estimant que les Occidentaux les critiquant cherchaient «constamment» à montrer que «la Russie, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord préparent quelque chose contre quelqu’un». 

«Capacité de défense fiable»

Si les contours de ce nouveau traité sont encore flous, Moscou en a conclu un texte portant le même nom avec la Corée du Nord, l’an dernier. Un article de ce document prévoit «une aide militaire immédiate» en cas d’agression armée d’un pays tiers. Mais le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, cité par des médias russes, a affirmé cette semaine que le traité avec Téhéran ne visait pas à créer une alliance militaire  similaire à celle scellée entre Moscou et Pyongyang. La Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux d’avoir envoyé combattre des soldats avec l’armée russe contre les forces ukrainiennes. Moscou et Pyongyang n’ont ni confirmé, ni démenti. 

Téhéran est pour sa part accusé par les Occidentaux de fournir des drones explosifs et des missiles de courte portée à la Russie, aidant ainsi l’armée russe en Ukraine. Des accusations rejetées par l’Iran. La dernière rencontre entre MM. Pezeshkian et Poutine remonte à octobre, lors du sommet des BRICS en Russie. Vladimir Poutine a alors appelé à consolider la dynamique positive concernant leur coopération économique. La Russie souhaite notamment développer un projet de corridor logistique, rail et maritime, entre Moscou, Bakou et Téhéran, sur un axe nord-sud.

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