A l’approche des jeux méditerranéens : Oran croule sous les ordures

13/02/2022 mis à jour: 14:15
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Les déchets disséminés dans tous les coins de la ville enlaidissent le paysage urbain

Avec l’approche du début des Jeux méditerranéens, la problématique de la propreté de la ville, notamment  le ramassage des ordures se pose avec acuité à Oran l La ville en effet croule en ce moment sous les ordures et le constat est sans appel.

Face à cet état de fait, les actions conjoncturelles qui n’ont pas cessé depuis un moment déjà ont été renforcées ces derniers jours avec une plus ample implication de la société civile. 

Elles seront de plus en plus nombreuses à l’avenir avec notamment «des interventions programmées en continu durant tout le mois précédant l’ouverture des JM», indique le président de wilaya de la fédération de la société civile qui a intervenu jeudi sur les ondes de la radio El Bahia.

 Mais ces actions de volontariat qui viennent renforcer le travail des instances chargées de la collecte ne doivent pas occulter le fait que le problème soit récurrent et qu’il doit être réglé de manière définitive. «La collecte relève des prérogatives des APC», rappelle la directrice de l’environnement de la wilaya d’Oran mettant plutôt l’accent sur la valorisation des déchets dans le cadre d’une économie durable. Selon les chiffres communiqués, le taux de valorisation ne dépasse pas 8%. 

La direction ambitionne d’atteindre les 50%, un objectif réalisable à conditions que les moyens suivent. 40 tonnes de carton et 50 tonnes de plastique sont recyclés quotidiennement. La direction travaille avec 13 entreprises spécialisées agrées mais n’oublie pas le rôle joué par les intervenants informels qui font la tournée des bennes à ordures pour récupérer les produits recyclables qu’ils revendent. Le centre de tri et de valorisation des déchets de M’dina J’dida accueille également des particuliers, en général les commerçants du quartier, sensibilisés sur la question du recyclage. 

Un centre similaire est en projet du côté d’un autre quartier commerçant, Akid Lotfi. Aussi, une trentaine d’établissements, dont des entreprises industrielles, ont été sensibilisés sur la question et ont accepté de confier leurs déchets au lieu des les laisser aller dans la nature. 
 

La directrice de l’environnement déplore par contre la destruction des caissons de tri installés dans certains quartiers. Pour elle, «l’initiative a néanmoins été bien accueillie là où les comités de quartier en activité ont été mis à contribution». 

Selon la même source, une autre convention a été signée avec le groupe Lafarge pour la prise en charge et la valorisation des déchets produits par le complexe sidérurgique Tosyali dont le dépôt situé à proximité d’une petite agglomération a été par ailleurs décrié. La concertation a été initiée il y a plus de deux ans mais les pourparlers ont été interrompus à cause de la pandémie. 

Pour la gestion des déchets de manière générale, en plus du CET de Hassi Bounif, un site pour rappel déjà visité en 2016 par Arnold Schwarzenegger en tant que représentant du R20 (Regions of Climate Action), la wilaya dispose d’un autre centre d’enfouissement fonctionnel à Arzew et traitant 60 tonnes de déchets par jour.

 Là aussi, apprend-on, en 2010, il était question de réaliser 3 CET et 2 déchèteries. Les lieux d’implantation de ces deux dernières n’ont pas été déterminés car à chaque fois les populations s’y sont opposées. Globalement, Oran produit 2000 tonnes de déchets par jour. Une quantité énorme qu’il faut collecter quotidiennement et c’est tout le problème. 

Selon le responsable de la DHA de l’APC d’Oran, chaque délégation communale dispose en moyenne de 3 à 4 bennes-tasseuses. A cela il faut ajouter les moyens de l’EPIC Oran propreté présente dans 4 délégations communales. «Dernièrement 10 camions en panne ont été réparés et remis dans le circuit», précise-t-il ajoutant que 1400 nouvelles bennes ont été commandées pour combler les vides ou remplacer celles qui sont dégradées. 
 

A noter également que des particuliers introduits dans le circuit de collecte des ordures ménagères il y a de cela plusieurs années revendiquent toujours le payement de leurs dus. Certains ont tendance à responsabiliser le citoyen, ce qui est sans doute vrai en ce qui concerne le non-respect des horaires de sortie des poubelles ou l’incivisme qui consiste à jeter des déchets n’importe où mais, pour le reste, il suffit que la collecte ne se fasse pas durant une seule journée et c’est autant de points noirs qui se forment. 

Tous les acteurs y compris de simples citoyens veulent contribuer à faire d’Oran une ville propre juste avant et durant les JM mais qu’en sera-t-il après ?

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