Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Bidani, a promis, hier, en marge de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Annaba, de «booster le dossier gelé de la création d’un nouveau port de pêche dans la cité Seybouse», relevant du chef-lieu de wilaya. «Le potentiel conséquent du secteur de la pêche de la wilaya de Annaba lui permettra de prétendre au moins à un nouveau port de pêche», a-t-il estimé.
Et d’étayer : «Il faut savoir que la wilaya de Annaba est classée troisième en matière de production halieutique et deuxième par rapport à son importante flottille de pêche composée de 659 embarcations entre chalutiers, sardiniers et petits métiers. Des indicateurs qui nous obligent à défendre un projet de création d’un troisième port de pêche qui renforcera les deux existants, celui de la Grenouillère de Annaba et celui de la commune de Chétaibi.»
La promesse du ministre Bidani de défendre le dossier gelé depuis 2014 du nouveau port de pêche pour la wilaya vient suite à une plaidoirie du wali de Annaba. «J’associe ma voix à celle des professionnels de la mer, des habitants et de leurs représentants pour dire que la wilaya de Annaba mérite un nouveau port de pêche, sachant qu’elle dispose de tous les atouts nécessaires pour cela. Mieux, la direction des travaux publics de Annaba et ceux impliqués dans le secteur de la pêche ont achevé les études de réalisation et n’attendent que le feu vert pour le réaliser», a-t-il plaidé.
Evoquant la stratégie de développement de la pêche en Algérie, le ministre a rappelé les avantages qu’apporteront les dispositions prises dans la loi des finances 2024. «La loi de finances 2024 prévoit plusieurs mesures incitatives au profit des professionnels de la pêche et de l’aquaculture saharienne et celle des Hauts-Plateaux, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour augmenter la production de poissons», a-t-il fait savoir, dans son discours, présenté au niveau du siège de la wilaya.
Et d’affirmer que son secteur «s’attelait à augmenter le volume de production dans la filière de l’aquaculture d’eau douce à 3000 tonnes durant l’année prochaine et à 15 000 tonnes l’année d’après, grâce aux mesures financières par la LF-2024 au profit de cette filière».
Evoquant l’aquaculture intégrée à l’agriculture, le ministre a lancé un appel aux agriculteurs à l’effet de se lancer dans ce domaine qui a donné des résultats probants dans l’augmentation du rendement agricole et la réduction des coûts des engrais chimiques.
Pour les encourager, il fait état de «22 000 agriculteurs activant déjà dans ce domaine, notamment dans les wilayas de Chlef, Khenchela et Ain Témouchent, via la réalisation des bassins d’irrigation agricole. L’augmentation du rendement et l’amélioration des goûts étaient au rendez-vous».
Quant à la production halieutique nationale, le patron du secteur national de la pêche a indiqué : «La production annuelle de poisson a régulièrement été stable depuis 20 ans.
Elle tourne autour de 100 000 tonnes/an. Avec l’augmentation démographique du pays, le développement de ce secteur s’impose par le renforcement et la réhabilitation de la flotte de la pêche notamment l’importation des grands navires de pêche en haute mer et les grand moteurs de moins de cinq ans.»
Sur le plan social, M. Badani a évoqué les efforts de son département dans la formation et la couverture sociale des gens de la mer, dont Annaba compte 6487 enregistrés dont 342 au port de pêche de Chétaibi.
Avant de quitter Annaba, le ministre de la Pêche a rendu visite, entre autres, au port de pêche de Annaba, aux entreprises de réparation des navires – ECRN et Blasco –, à une unité privée de transformation et conservation de produits de la pêche et au Centre d’innovation de la commune d’El Bouni.
Outre une entrevue avec les représentants des professionnels de la pêche, il a signé des conventions d’aides avec le Centre de recherches d’environnement (CRE), la Direction de la formation professionnelle et le centre d’armement des navires (AIC).