Le Pr Abderrezak Dahdouh, président de la Salud-PP, a tenu à assurer que l’urologie va de mieux en mieux grâce à des urologues plus nombreux.
Le 9e Congrès international de la Société algérienne d’urodynamique et de pelvipérinéologie (Salud-PP) s’est clôturé samedi. Tenue sur 2 jours (18 et 19 octobre), l’objectif de cette neuvième édition est non seulement de faire un focus sur les atteintes neurologiques et médullaires mais aussi de rompre avec l’errance thérapeutique des patients, en leur offrant une organisation médicale et paramédicale adaptée, ainsi qu’un protocole thérapeutique coordonné.
«Le 9e Congrès vient après une absence de 5 ans due à la Covid-19. Et l’objectif premier était de redémarrer la Société dans un premier temps. Et le second objectif est de toucher à plusieurs sujets. A titre d’exemple, le reflux chez l’enfant ou encore l’oncologie en urologie», affirme le Pr Cherrid.
Si de nombreuses thématiques ont été abordées lors de ce congrès, telles que l’onco-urologie, les symptômes d’alerte liés aux troubles de l’appareil urinaire inférieur, les infections urinaires, le Pr Cherrid explique que l’incontinence chez la femme fait aussi partie des thèmes qu’il fallait aborder. «Malheureusement, la femme qui en souffre a honte. Elle pense que c’est une fatalité. Or, il y a la possibilité de la prendre en charge», assure-t-il.
Autre thématique importante : les complications sur les reins chez l’enfant non pris en charge tôt. Selon le spécialiste, nous avons toujours tendance à dire et penser que tant que l’enfant est jeune, il n’est pas urgent de traiter ce souci médical. «Délaisser et négliger cela peut entraîner des complications sur son appareil urinaire», a-t-il prévenu. «Nous avons aussi profité de cette 9e édition pour lancer une formation d’urodynamique-pelvipérinéologie, destinée aux médecins spécialistes. Celle-ci va s’étaler sur une année», a-t-il indiqué.
De son côté, le Pr Abderrezak Dahdouh, président de la Salud-PP, a tenu à assurer que l’urologie va de mieux en mieux grâce à des urologues plus nombreux. «A l’époque, il n'y avait qu’un service à Alger. Ensuite, un deuxième à Oran. Et il a fallu beaucoup de temps pour ouvrir d’autres services, à savoir à Constantine, Annaba, Sétif, Batna, Mostaganem, Sidi Bel Abbès, Tlemcen», se souvient-il. «Aujourd’hui, nous sommes 700 urologues, entre privé et public. Malgré tout, on estime qu’il y a un manque en raison du vieillissement de la population.»
C’est pourquoi, le Pr Dahdouh estime important de savoir calculer les besoins en matière de santé et former en conséquence. «Nous sommes réellement en insuffisance concernant le nombre de médecins, de structures médicales et, surtout, de statuts juridiques des hôpitaux», a-t-il signalé.
Combler les manques
Le Pr Dahdouh a ensuite affirmé que si l’on veut arriver à une souveraineté sanitaire, il est important de combler plusieurs vides. A cet effet, le spécialiste estime qu’il faut tout d’abord se lancer dans les consommables. «Nous sommes tributaires en matière de consommables», a-t-il assuré. Le spécialiste juge aussi essentiel de se lancer dans la fabrication de matériel médical et de solutés. «Nous sommes à 20% de production alors qu’on peut faire plus», a-t-il assuré.
Selon lui, on doit avoir au moins 70 millions de poches pour la population algérienne. «Nous en sommes à 15-20 millions. Le reste est importé», a-t-il poursuivi. «C’est en comblant ces manques qu’on atteindra la souveraineté sanitaire», a-t-il insisté. Cette étroite corrélation dicte une approche pluridisciplinaire dans la prise en charge des malades. Par ailleurs, le Pr Cherrid a pointé du doigt le manque de traitement pluridisciplinaire. «Contrairement à ce qui se passe ailleurs, où les gens travaillent en multidisciplinarité, chez nous, chacun travaille de son côté», se désole-t-il.
Mais pour pouvoir assurer une bonne prise en charge du patient, il est important, selon lui, de mettre en place des RCP. Ce sont des réunions de concertation pluridisciplinaires. «De manière générale, on est frustrés. Je m’explique : cela m’arrive de poser un diagnostic, mais je ne sais pas où l’adresser. Et entre-temps, la maladie se complique», a-t-il expliqué.
Un avis partagé par le Pr Dahdouh qui assure qu’en matière du pelvis, toutes les pathologies sont interdépendantes et nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire. «Il est important de signaler qu’en janvier prochain, la population algérienne atteindra les 47 millions. Il y a 2 millions de personnes qui ont plus de 70 ans et 700 000 qui ont plus de 80 ans, l’espérance de vie pour les hommes est de 78 ans et demi et 81 ans pour les femmes», explique encore le Pr Dahdouh.
De son côté, le professeur Kheirddine Chittibi, chef du service de chirurgie urologique et transplantation au CHU de Annaba, a déclaré que ces troubles engendrent non seulement un handicap sur la vie quotidienne mais créent aussi des soucis sur les relations de couple.
Partageant l’avis du Pr Dahdouh ainsi que celui du Pr Cherrid, le Pr Chittibi a affirmé lui aussi que la gestion de ces affections exige l’intervention de nombreux spécialistes. «Le traitement de ces cas nécessite une approche pluridisciplinaire pour éviter des complications graves, telles que l’insuffisance rénale», a-t-il conclu. A noter qu’un vibrant hommage a été rendu à des personnalités marquantes de la médecine algérienne, à l’exemple du professeur Messaoud Zitouni, le professeur Kamel Bouzid, ainsi que le docteur Saïd Mahmoudi.
CNAS : campagne de sensibilisation au profit des étudiants
Sous le slogan «La Sécurité sociale vous accompagne tout au long de votre parcours universitaire», la campagne, qui se poursuivra jusqu’au 24 octobre, a pour but d’informer les étudiants universitaires sur leurs droits et obligations en matière de sécurité sociale. «Elle cherche également à fournir les informations nécessaires concernant les démarches que les étudiants doivent suivre pour s’affilier au système de Sécurité sociale, y compris comment bénéficier des services de santé et sociaux offerts par la Caisse», indique le communique.
A cet effet, un programme riche en activités a été concocté par la CNAS Agence d’Alger. Son objectif : «établir un contact direct avec les étudiants au sein des universités», poursuit le communiqué. D’ailleurs, des équipes spécialisées, composées d’agents de la Caisse, seront dépêchées dans diverses universités de la capitale.
Ces agents fourniront non seulement des explications détaillées sur les avantages de l’adhésion au système de sécurité sociale mais aussi sur la manière d’obtenir la carte Chifa, ainsi que sur les documents nécessaires pour bénéficier des services. «Les agents de l’agence expliqueront également les démarches à suivre pour obtenir le statut d’assuré social et les couvertures offertes par le système dans différentes situations, que ce soit en cas de maladie, d’accident ou de besoin de soins médicaux spécialisés», explique l’agence d’Alger de la CNAS à travers son communiqué.
Une série de conférences sur le rôle de la Sécurité sociale dans la protection des personnes et la garantie de la continuité des soins de santé sera également organisée au sein même des universités. Les débats porteront également sur la sensibilisation des étudiants à l’importance de la prévention pour éviter les maladies et les conséquences négatives liées à l’absence de couverture médicale.
Mécanismes
A cet effet, les étudiants auront l’opportunité de voir des exemples concrets où la protection sociale a été assurée grâce à l’adhésion au système de Sécurité sociale. Ces derniers recevront des dépliants et des brochures expliquant l’importance de la protection sociale dans leur vie quotidienne, en particulier en ce qui concerne les maladies chroniques, les accidents et autres situations nécessitant une couverture médicale. «Cette initiative répond au besoin croissant des étudiants de mieux comprendre le système de Sécurité sociale et d’y adhérer de manière optimale», précise le communiqué.
Si cette campagne reflète l’engagement de la Caisse nationale des assurances sociales à promouvoir la sensibilisation à l’importance de la protection sociale auprès des jeunes étudiants, elle vise également à garantir une affiliation plus large des jeunes universitaires au système de Sécurité sociale, d’autant plus que leur intégration à ce système constitue une étape essentielle pour garantir leurs droits en matière de soins de santé, ce qui contribue à améliorer leur qualité de vie universitaire.
Par ailleurs, la CNAS agence d’Alger estime que le contact direct avec les étudiants vise à les guider et à les aider à comprendre les mécanismes de la Sécurité sociale de manière simple et efficace. C’est pourquoi, la campagne a tenu à mettre l’accent sur la garantie que les étudiants reçoivent toutes les informations concernant les services qui leur sont offerts, notamment sur l’utilisation de la carte Chifa et la présentation des dossiers nécessaires en cas de maladies chroniques ou de besoin de soins de santé spécifiques. S. O.