Lynda Sellam, commissaire du festival, a fait appel à de jeunes comédiens pour saluer la mémoire des deux comédiennes disparues en septembre 2022. Hadjer Guermit, Ahmed Sofiane Hemici, Mouna Bensoltane et Kouki Mimiche se sont relayés sur scène pour rappeler le parcours artistique de Yamina Ghassoul et Farida Saboundji qui sont parmi les premières comédiennes du théâtre algérien.
Appuyés par des images projetées sur écran, les jeunes comédiens ont évoqué les débuts de Farida Saboundji, à la fin des années 1940 dans le théâtre radiophonique, et de Yamina Ghassoul, au milieu des années 1960 à Oran. Cette dernière était soutenue par des noms illustres du théâtre algérien, à l’image d’Abdelkader Alloula et d’Ould Abderrahmane Kaki. Farida Saboundji, qui est passée aux planches puis à la télévision, était aussi accompagnée des fondateurs du Théâtre algérien comme Mahieddine Bachtarzi.
J’écris mon nom
J’écris mon nom est le deuxième spectacle présenté lors de la cérémonie d’ouverture. Conçu par Lynda Sellam, assistée de Hakim Boudissa, Salah Eddine Rouini et Tounes Ait Ali, le spectacle est un montage de textes de plusieurs écrivaines algériennes, dont Assia Djebbar, Yamina Mechakra, Zhor Ounissi, Zineb Laouedj, Taous Amrouche, Fouzia Laradi, Djamila Zenir et Ana Grecki.
C’est un plaidoyer pour la cause de la femme et de l’artiste à la fois. Vêtues de tenues blanches, symbolisant des colombes en quête de liberté, les comédiennes se relaient sur scène en une série de tableaux, accompagnés d’expressions visuelles marquées par la présence des couleurs rouges, vertes et blanches.
Des chorégraphies et des chants soutiennent des textes intenses où la femme crie autant sa colère que ses espoirs. Un hommage a été rendu aussi à plusieurs auteures présentes au festival, comme Zhor Ounissi, Zineb Laoudj, Fouzia Laradi et Djamila Zenir.
La metteure en scène tunisienne Dalila Meftahi a été également honorée par le festival. Lynda Sellam a lancé un appel, lors de l’allocution d’ouverture, pour trouver des mécanismes efficaces aux fins de relancer la création féminine au théâtre. «Nous ne voulons pas que l’artiste femme soit un petit nom dans une grande affiche de pièce de théâtre», a-t-elle dit.
(Lynda Sellam, commissaire du festival )
Sept spectacles en compétition
Nabil Hadji, conseiller au ministère de la Culture et des Arts, a lu le message de la ministre Soraya Mouloudji. «Pour la femme algérienne, la valeur du défi est autant importante que celle de la création», a-t-il dit. Il a rappelé que la femme algérienne, «toujours créative», a décroché plusieurs prix dans les festivals internationaux du théâtre. «Le Festival d’Annaba marque un retour après l’édition exceptionnelle de 2022. C’est un festival qui offre l’espace à la création artistique de la femme», a-t-il dit.
Le festival s’est arrêté pendant sept ans.Sept spectacles sont en compétition au festival. Il s’agit de Foustane ridjali (Robe masculine) du Théâtre régional Constantine (TRC), de Procès de l’association Chabab oua founoune de Médéa, du Puits de l’association Wojooh el masrah de Blida, de Saliha ou alef tekliha de Rima kids de Tébessa, de Hawa de la coopérative Nahda de Bordj Menaïel, de La nuit blanche de l’association Thichrath de Tizi Ouzou et de Sbitar de l’association Okd Loklak de Béjaïa.
Neuf distinctions au nom de Keltoum, doyenne des comédiennes algériennes, sont prévues dont le Prix de la meilleure mise en scène, meilleure scénographie, meilleur texte et meilleure interprétation.
Le jury est présidé par la comédienne Noura Bennacer, assistée de la comédienne Fatiha Ourad, du metteur en scène Ahmed Rezzak, de la chorégraphe Khadija Guemiri et de l’universitaire Ahmed Lamine Bahri. Le Festival national du théâtre féminin se déroule jusqu’au 5 octobre 2023.
Fayçal Métaoui