65e anniversaire de la mort du colonel Abderrahmane Mira : «Nous voulons retrouver sa tombe et le réinhumer au carré des martyrs»

07/11/2024 mis à jour: 04:20
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Tenue à l’université Abderrahmane Mira d’un hommage à un des héros de la Révolution - Photo : D. R.

Smaïl Mira, fils du chahid, a indiqué que le fondateur des maquis de la Soummam a été décoré colonel par le FLN, à titre posthume, en 1964.

L’annonce officielle de la création de la Fondation colonel Abderrahmane Mira a eu lieu hier, à l’ouverture du cérémoniel commémoratif du 65e anniversaire de la mort du «tigre de la Soummam», organisé par la Fondation en collaboration avec la direction des moudjahidine et celle de la jeunesse et des sports, au Centre de recherche en langue et culture amazighes (CRLCA) de l’université de Bejaïa.

Parmi les objectifs principaux assignés à cette organisation, «la recherche du lieu de l’enterrement du colonel, la récupération de ses os afin de les réinhumer au carré des Martyrs du cimetière El Alia, à Alger». Dans le sillage de sa communication devant un parterre d’invités fait des membres de la famille révolutionnaire, d'universitaires et en présence des représentants des autorités locales civiles et militaires, ainsi que des représentants du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, Smaïl Mira, fils du chahid, a déclaré :   a déclaré : «Nous n’avons retrouvé aucune tombe du colonel Mira.» 

Cependant, il a révélé : «Des moudjahidines que j’ai rencontrés à l’occasion des festivités historiques, comme celle-ci, m’ont indiqué que sa dépouille a été enterrée dans une caserne militaire à Bougaâ.» Les responsables de cette nouvelle Fondation ont profité de la présence des représentants des autorités locales et de ceux du ministère des Moudjahidine pour appeler «les hautes autorités du pays à prêter main-forte à leur organisation, en engageant les démarches nécessaires pour retrouver la tombe du chahid».

Autres missions mandées, «la création de musées dédiés aux chouhada et à l’histoire de la guerre de Libération, des bibliothèques renfermant des livres d’histoire et la production de films documentaires valorisant les martyrs et les moudjahidine». Pour ce faire, une des responsables de la Fondation assure que son organisation a reçu d’ores et déjà des dons pour atteindre ces objectifs. Dans le même contexte, un autre appel est également lancé au département  des Moudjahidine et des Ayants droit «de procéder à la concrétisation du projet du long-métrage d’histoire du réalisateur Osmani Ahcene, intitulé : «Les Lions de l’Algérie», pour lequel le président de la République a donné son accord.

Dans une présentation express du parcours du colonel Abderrahmane Mira, son fils, Smaïl, dira : «Après avoir dirigé la Wilaya VI (le Sud algérien), un fait que peu de gens savent. En remplacement d'Ali Mellah, Abderrahmane Mira a pris la tête de la Wilaya III, après la mort du colonel Amirouche. Auparavant, il a joué un rôle éminent dans la sécurisation, en 1956, du Congrès de la Soummam, dans la région d’Ifri. Pour l’éliminer, l’armée française a fait appel à d’importants moyens militaires.»

Engagement auprès du MTLD

Son fils se souvient encore, dit-il, «des avis de recherche contre cet homme que le colonisateur a placardés sur les murs et les arbres dans la région de Tazmalt». Mira a été tué près du col de Chellata, dans les hauteurs de la région d’Akbou, au sud de Bejaïa, un 6 novembre 1959. Les historiens rapportent qu’après la mort d’Abderrahmane Mira, «sa dépouille a été transportée par un hélicoptère pour l’exposer dans quelques villages de la région, en plus de son village d’origine, Taghalat, à Ath Mellikèche (…) Après que tout le monde l’a vu, ils l’ont remis dans cet hélicoptère pour une destination inconnue.

Son corps ne fut jamais retrouvé». «Le fondateur des maquis de la Soummam a été décoré colonel par le FLN, à titre posthume, en 1964. L’homme au chien, comme il est surnommé, a connu et côtoyé les grands hommes de la Révolution algérienne, comme l’indique une photo prise lors de l’annonce, la première fois, de la création du GPRA.

Il a donc rencontré les Krim Belkacem, Ali Mechiche, Rabah Nouar, Rachid Gaïd, Abdelmadjid Mekhnachi, Mahmoud Cherif et Slimane Belachari, entre autres révolutionnaires», dit son fils. Par ailleurs, il a été proposé dans le reste du programme de cette manifestation une conférence sur la vie et le parcours de cet homme d’envergure, présenté par son fils, Tarik Mira, auteur, suivie de témoignages de ceux qui ont connu le Tigre de la Soummam.

De son côté, Tarik Mira, l’autre fils, dira d’emblée qu’«en consultant les archives du Service historique de la défense (SHD) de Vincennes (France), je peux vous dire que les plus gros et volumineux dossiers sont ceux des deux colonels Mira et Amirouche». «Mon père,  raconte Tarik Mira, a passé son service militaire en 1942, avant de partir en France. Il a travaillé dans une mine en Lorraine, avant d’acheter un bistrot à Aubervilliers, où il s’est engagé quelque temps après dans le MTLD, présidé par Messali Hadj, vers 1947.

Il devient chef de section du 19e arrondissement de Paris. Deux semaines après le déclenchement de la guerre de Libération, en 1954, il est rentré, puis a contacté des gens à Tazmalt. Parmi les dirigeants de la Révolution, il rencontre en premier Abane Ramdane, puis Krim Belkacem qui lui ont demandé de patienter le temps qu’il lui soit confié des missions.

Aussitôt, il a constitué avec une autre personne un groupe de combattants pour monter les premières opérations, visant d’abord une caserne militaire. Fin mai ou début juin 1955, il rencontre Amirouche Aït Hamouda, qui est venu dans la «Petite Kabylie» pour organiser et ouvrir un front à la Soummam, lequel a abouti à l’organisation du Congrès de la Soummam.» 

 

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