50 degrés à l’ombre (…)

11/07/2023 mis à jour: 09:09
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L’incroyable canicule qui sévit dans le pays depuis quelques jours, avec des pics de 50 degrés à l’ombre, est un avant-goût de ce qui nous attend à l’avenir. Elle nous renseigne sur l’importance du dérèglement climatique de la planète impactant l’ensemble des pays, l’Algérie y compris, bien entendu. 

Avec cette particularité qu'elle est située dans une zone semi-aride (sa facette maritime) et désertique dans le Sud, elle est particulièrement vulnérable aux écarts de température devenus extrêmes, entraînant des phénomènes naturels exceptionnels, notamment des sécheresses ou encore des orages fréquents sur de courtes périodes générant des inondations souvent catastrophiques. 

Les experts indiquent qu'au cours des prochaines années, la pluviométrie saisonnière en Algérie diminuera entre 15 et 30% avec possibilités d’hivers entiers sans précipitations. D’ailleurs au cours des années écoulées, les taux de précipitations ont diminué en Algérie, comme au niveau de toute la Méditerranée où des vagues de chaleur sont devenues des phénomènes ordinaires. Une des techniques les plus usitées pour y faire face est le dessalement d’eau de mer, notamment dans le bassin méditerranéen et le Moyen-Orient. 

L’Algérie y a opté depuis une vingtaine d’années et compte en faire son principal atout du fait de l’immensité de sa façade maritime, de la hausse importante annuelle de sa population et bien sûr de la rareté des précipitations aux effets négatifs sur le remplissage des barrages et l’alimentation des nappes phréatiques.

 L’objectif fixé par le gouvernement est d’atteindre 60% des besoins en eau du pays à l’horizon 2030. Il faudra alimenter en eau potable une population qui dépassera les 50 millions de personnes disséminée en large partie dans des centres urbains et pourvoir aux besoins d’une agriculture à laquelle a été fixé l’objectif d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays, voire même de dégager des excédents vers l’exportation. 

Cette agriculture est fortement consommatrice d’eau qui doit provenir non seulement des eaux des précipitations, mais également du traitement des eaux usées. On n’y est pas encore, mais les pouvoirs publics ont ouvert le dossier. 
 

Une autre piste explorée est celle de l’exploitation des larges nappes souterraines du grand sud du pays. Un immense projet a concerné l’alimentation de la ville de Tamanrasset par une conduite de 700 kilomètres. 

Opérationnel depuis une dizaine d’années, il pourrait servir d'exemple à d’autres projets avec la double précaution d’éviter toute surexploitation des nappes millénaires et toute exposition aux pollutions, de quelque nature que ce soit. 

L’Algérie est condamnée à consacrer une part importante de ses ressources à la question de l’eau potable et des eaux destinées à l’agriculture.

 C’est une question de survie dans laquelle s’intègre le volet sanitaire. L’indisponibilité de l’eau, voire sa rareté participe à la prolifération microbienne de toute nature, aux conséquences souvent mortelles. L’hygiène individuelle et collective et l’entretien des espaces publics communs sont tributaires de la disponibilité de cette matière vitale qui est à l’échelle mondiale un défi majeur, conséquence du dérèglement climatique observé depuis quelques décennies, s’accélérant de plus en plus. 

Le combat contre ce fléau semble perdu en raison principalement des attitudes égoïstes des pays industrialisés davantage préoccupés par leurs intérêts économiques et financiers immédiats que par la préservation de la terre, si généreuse mais si fragile. 
 

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