47e anniversaire de la proclamation de la RASD : Une révolution, des acquis

28/02/2023 mis à jour: 03:56
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Le peuple sahraoui a célébré, hier, le 47e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), le 27 février 1976.

Le 6 novembre 1975, dans un scénario prémédité, concerté avec l’Espagne, sous le règne du roi Juan Carlos, Hassan II, roi du Maroc, lance sa funeste marche verte, longue procession de colons marocains, encadrés par les forces armées royales, brandissant le Coran, avec pour objectif : la conquête de villes et villages sahraouis d’El Ayoun, Dakhla, Mahbes. Quelques jours plus tard, le 14 novembre, la messe de la colonisation des territoires sahraouis par le royaume marocain est dite, en vertu de l’accord tripartite de Madrid par lequel le Sahara occidental est rétrocédé, telle une vulgaire marchandise, au Maroc et à la Mauritanie. Le président mauritanien d’alors, Mokhtar Ould Daddah, finira par se retirer de l’accord de Madrid en août 1979, abandonnant les territoires sahraouis au Maroc. Pour le peuple sahraoui qui a combattu, avec les armes, le colonialisme espagnol, ce fût le début d’une nouvelle et longue guerre pour recouvrer sa liberté et   son indépendance. Ce fut, aussi, pour une grande partie du peuple sahraoui vivant dans les territoires occupés, traqué et pourchassé par l’armée coloniale marocaine, une page sombre qui venait de s’ouvrir devant lui. Avec pour unique salut : le chemin de l’exil. L’Algérie fraternelle qui a connu les affres du colonialisme ouvrira ses bras et son cœur aux réfugiés sahraouis, femmes, enfants et vieillards. Les élites politiques sahraouies relèveront, aussitôt, le défi de la mise en place des institutions nationales sahraouies en exil, de la constitution de l’Armée de libération sahraouie (ALS). Sur le plan politique, la révolution sahraouie était déjà structurée, elle n’a pas attendu le vil marchandage des accords de Madrid pour s’affirmer et prendre en main le destin du peuple sahraoui en quête de son indépendance, une nouvelle fois confisquée. En effet, le 10 mai 1973 le Front Polisario, représentant unique et légitime du peuple sahraoui, vit le jour à Zouérate, en Mauritanie. Près d’un demi-siècle après, que de chemin parcouru par la lutte du peuple sahraoui sous la bannière du Front Polisario dont la génération des premiers combattants, membres fondateurs de ce mouvement qui a ébranlé les fausses certitudes du palais royal marocain, ont arrosé de leur sang libérateur la terre sahraouie occupée, à l’instar du chahid Mustapha El Ouali Sayed ! La RASD peut s'enorgueillir aujourd’hui d’avoir à son actif des réalisations sur tous les fronts qui ont forcé l’admiration des forces éprises de paix et de liberté dans le monde. Présenté par l’occupant marocain comme une bande de milice armée sécessionniste, comme les combattants algériens qualifiés, jadis, de «rebelles», de «hors-la-loi» par le colonialisme français, la République Arabe Sahraouie Démocratique est reconnue par 84 pays à travers l’ensemble des continents. Elle siège en tant que membre fondateur au sein de l’Union africaine, entretient des relations diplomatiques avec de nombreuses capitales de pays amis, des bureaux de représentation du Front Polisario ont été ouverts aux quatre coins du monde. Le président de la République sahraouie est reçu dans les pays amis avec tous les honneurs dus à la lutte héroïque du peuple sahraoui dont le slogan «L’indépendance ou le martyre» a fait découvrir au monde libre un peuple déterminé à arracher sa souveraineté, quel qu’en soit le prix. Ce sont toutes ces victoires, et celles à venir, diplomatique, institutionnelle à travers l’édification d’un Etat de notre siècle, viable au regard du droit international, fondé sur des institutions élues démocratiquement qui font peur au makhzen. La tenue, au mois de janvier dernier, dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf, du16e congrès du Front Polisario, ses résultats et les résolutions adoptées dont la décision d’intensification de la lutte armée, a montré au monde des hommes et des femmes qui croient, résolument, comme au premier jour du déclenchement de la Révolution, en la justesse de leur combat, déterminer à ne rien marchander avec l’occupant marocain pour arracher l’indépendance. Condamnés par les cours de justice, internationale et continentale, à l’instar de la Cour africaine des Droits de l’homme, par la Cour de justice de l’Union européenne qui a annulé des accords illicites conclus avec le Maroc sur les produits de la pêche et de l’agriculture provenant des territoires sahraouis occupés, épinglé par le Parlement européen dans le scandale de corruption des eurodéputés et des violations des Droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental occupé, pointé du doigt pour ses pratiques mafieuses d’espionnage à grande échelle de personnalités marocaines et étrangères, via le logiciel israélien Pegasus, le makhzen est cerné de toutes parts. L’argent du contribuable marocain et du pillage des richesses du Sahara occidental injecté, à fonds perdus,  dans la sale guerre au Sahara occidental, faisant le bonheur des complexes militaro-industriels israélien et américains, utilisé pour soudoyer des parlementaires européens, journalistes, personnalités politiques, en échange du soutien à son entreprise coloniale, ne lui est d’aucun secours. Le roi Mohammed VI est aujourd’hui, plus que jamais, nu comme un ver. Le peuple sahraoui, qui célèbre le 47e anniversaire de la proclamation de la RASD, poursuit ,, pour sa part, inexorablement sa marche vers l’indépendance nationale.

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