Dans le sillage de la dynamisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), l’Algérie abrite, depuis hier et jusqu’à mardi prochain au Palais des expositions, aux Pins maritimes, à Alger, la deuxième édition du Salon africain des affaires, Sada 2023, sous le thème «Ensemble pour une Afrique forte». Près de 80 exposants prennent part à ce Salon, rehaussé, par ailleurs, par la présence d’une vingtaine de représentations diplomatiques de pays africains. Selon Hassan Moali, responsable de la communication du Salon, «Sada 2023 marque la nouvelle orientation de l’Algérie qui veut renouer avec sa profondeur africaine, en misant surtout sur les capacités des opérateurs algériens à s’imposer sur les marchés du continent». Les secteurs de l’énergie et des mines, de l’agriculture, des travaux publics, de l’industrie pharmaceutique, des start-up et des services logistiques sont à l’honneur à l’occasion de ce Salon, avec l’ambition de conquérir les marchés africains où les produits algériens sont déjà présents et hautement appréciés. De la même manière, les opérateurs africains présents à cette édition auront l’opportunité de faire connaître leurs produits et de nouer des partenariat avec les capitaines d’industrie algériens.
L’Algérie, fervent défenseur de la Zlecaf, n’a eu de cesse de militer, depuis la création de cet espace commun de libre-échange interafricain en 2019, pour favoriser la libre-circulation des biens et des marchandises au sein du continent. Les choses semblent bien avancer, grâce à la volonté politique affichée de certains dirigeants africains d’accélérer le processus de mise en œuvre de ce projet d’intégration économique, qui devra affranchir l’Afrique du joug de la dépendance vis-à-vis des anciens empires coloniaux. L’Algérie a depuis toujours cru en l’Afrique et à son destin au sein de cet ensemble. Dans les années 1970, sous feu le président Houari Boumediène, l’Algérie consacrait la bagatelle de 1% de son produit intérieur brut à l’aide au continent. Le président Abdelmadjid Tebboune a confirmé les liens profonds et historiques d’amitié et de solidarité existant entre l’Algérie et les peuples africains en décidant d’allouer une enveloppe de 1 milliard de dollars pour financer des projets de développement en Afrique. L’adhésion des pays africains à la Zlecaf a été spontanée et totale. En janvier 2021, tous les Etats membres de l’UA, à l’exception de l’Erythrée, ont signé l’accord, et 35 l’ont ratifié.
Les projets structurants de l'algérie pour l'afrique
C’est le signe de l'intérêt insondable accordé à ce projet par les Etats africains alors que, paradoxalement, l’Union politique africaine a franchi des étapes appréciables qui ont permis, aujourd’hui, au continent de bousculer les rapports de force de l’ordre mondial en place en revendiquant sa place légitime dans les instances onusiennes. L’Algérie y a mis tout son poids et ses moyens en lançant des projets structurants pharaoniques pour que le rêve africain d’émancipation économique, inscrit dans les textes fondateurs des Etats africains post-indépendance, devienne une réalité tangible au bénéfice de l’Afrique. L’un de ces projets phares, comme l’Afrique n’en a jamais connu de semblable jusqu’à aujourd’hui, la route transsaharienne, en voie d’achèvement, qui doit relier Alger à Lagos, au Nigeria, sur une longueur d’environ 10 000 kilomètres, se veut le parfait témoignage, très tôt déjà, dès les premières années de l’indépendance nationale, de l’attachement indéfectible de l’Algérie à son ancrage et sa profondeur africains. Un autre projet routier non moins stratégique : le tronçon Tindouf-Zouerate, en Mauritanie, long de 773 kilomètres, dont le début des travaux de réalisation est prévu prochainement, vise à contribuer au renforcement de l’intégration maghrébine et à intensifier les échanges avec l’Afrique subsaharienne. L’Algérie est consciente que la réalisation d’infrastructures de base et des voies de communication est une option stratégique pour le raffermissement des liens entre les peuples de la région et pour la promotion des échanges économiques et commerciaux. C’est l’objectif visé par l’aménagement des deux postes frontaliers terrestres algéro-mauritaniens Chahid Mustapha Ben Boulaid. Cette nouvelle réalisation est appelée à dynamiser les relations économiques avec la Mauritanie voisine, ainsi qu’avec les pays d’Afrique de l’Ouest. Depuis son ouverture, ce poste de passage a connu une activité très dense, les convois dans les deux sens n’ont pas cessé. Une Foire des produits algériens, organisée en janvier dernier à Nouakchott, a connu un grand engouement de la part aussi bien des opérateurs économiques que des consommateurs mauritaniens, qui ont découvert et apprécié la qualité et la diversité du label algérien. C’est aussi l’ambition de ce Salon africain d’Alger, qui se veut une nouvelle opportunité pour les opérateurs africains présents à cet événement économique en vue d’explorer les voies et moyens d’approfondir les liens et les échanges entre eux dans le cadre d’une relation durable et mutuellement profitable. L’Algérie a réussi, grâce la compétitivité de ses produits, à densifier et diversifier ses produits d’exportation en direction de plusieurs capitales africaines. Des produits électroménagers et électroniques, du ciment, des produits agroalimentaires… ont réussi à pénétrer le marché africain et à concurrencer de grandes marques étrangères. Le positionnement de l’Algérie en Afrique dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant visant l’intégration économique de l’Afrique, à l’instar du méga-projet de gazoduc Algérie-Nigeria, dérange les milieux qui complotent dans le dos de l’Afrique, comme le Maroc, qui sert de marchepied à Israël pour l’aider à obtenir le statut d’observateur à l’Union africaine.