C’était le 13 avril de l’année 2013, un samedi au début de l’après-midi, la nouvelle s’était répandue comme une trainée de poudre à Sétif d’abord et ensuite sur tout le territoire national.
L’Algérie venait de perdre un de ses fidèles serviteurs et militants de la cause nationale dans le domaine sportif, du football en particulier. Ironie du sort, «Hamid», comme aimaient l’appeler ses intimes, a tiré sa révérence à Sétif en son domicile familial à l’âge de 81 ans (né le 24 avril 1931), après une longue maladie, le même jour (13 avril 1958) où fut créée la glorieuse et historique équipe du FLN où il comptait comme l’un de ses joueurs les plus en vue et ce, jusqu’à l’indépendance du pays.
Très jeune et très doué car doté d’une technique raffinée, feu Kermali avait fait ses débuts de footballeur au sein de l’historique club de l’USM Sétif avant d’embrasser une carrière professionnelle le conduisant en France, en 1955, en signant sa première licence au FC Mulhouse, ensuite à l’AS Cannes pour finalement faire la majeure partie de son passage chez l’Olympique Lyonnais (ville où il y avait une forte communauté sétifinne) où il joua sous ses couleurs 65 matchs et marqué 13 buts. Cet attaquant racé a marqué son passage professionnel où il a joué un total de 136 matches.
L’année 1958, fut un grand tournant dans sa vie de joueur professionnel. En effet, laissant tout (gloire, argent et vie aisée) derrière lui en France, il répondit à l’appel du Front de Libération nationale qui eut l’ingénieuse idée de former une équipe composée de joueurs professionnels évoluant chez l’occupant français afin d’accomplir un devoir sacré pour son pays en faisant entendre la voix de l’Algérie combattante dans le monde, à l’instar de plusieurs autres grands joueurs professionnels de l’époque tels les regrettés Mustapha Zitouni, Mokhtar Arribi, Amar Rouai, et autres Rachid Mekhloufi.
Par un 16 mars de l’année 1990 et devant 100.000 supporters des Verts au temple du 5 Juillet, laquelle date reste inoubliable dans l’histoire du football national, l’EN fut sacrée championne d’Afrique des nations pour la première fois sous Abdelhamid Kermali.
Avec ce sacre continental, feu Kermali venait d’accomplir pour sa chère patrie un autre devoir d’une manière magistrale. La grandeur du nom Abdelhaimd Kermali demeure dressée telle une pyramide de l’histoire contemporaine du football national et un modèle pour la jeunesse algérienne.