11e édition du salon Djurdjura des arts plastiques : Sur les traces d’Issiakhem

26/12/2024 mis à jour: 22:19
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Un atelier de peinture au profit des artistes en herbe était également au programme de ce Salon

La onzième édition du Salon national des arts plastiques, dédiée à la mémoire du célèbre artiste peintre  M’hamed Issiakhem, a été clôturée, hier, à la maison de la culture d’Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il s’agit d’une rencontre qui a regroupé une quarantaine de participants aux activités figurant dans le programme de cette manifestation organisée par la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou. 

Des artistes venus de dix wilayas du pays, dont Béjaïa, Tipasa, Batna et Alger, ont pris part à cet événement placé sous le thème «A pied d’œuvre sur les traces d’Issiakhem». Ainsi, outre l’exposition sur l’œuvre d’Issiakhem intitulée «Patrimoine et modernité», de jeunes artistes en herbe ont eu aussi droit à des ateliers de peinture afin de découvrir les multiples aspects de cet art.

 Il y a aussi une résidence artistique, dans le sillage du même événement, à l’Ecole des beaux-arts d’Azazga. L’objectif est de créer une animation artistique au profit des férus des arts plastiques qui ont procédé à la réalisation d’une fresque murale d’Issiakhem, histoire d’immortaliser cet homme qui a laissé une œuvre palpitante tant ses tableaux incarnent le rêve de modernité. 

Des conférences étaient  également au menu de ce Salon qui se veut, selon ses organisateurs, comme une occasion pour encourager les jeunes qui présentent des prédispositions avérées  pour les arts plastiques. Cette manifestation culturelle a drainé beaucoup de visiteurs émerveillés de découvrir les créations de jeunes talents, qui ont livré au regard du public des tableaux fascinants. 

Des participants à ce rendez-vous ont également pu découvrir le village natal d’Issiakhem, qui a vu le jour à Taboudoucht, comme d’Aghribs, daïra, d’Azeffoun, une région qui a enfanté  beaucoup d’artistes, à l’image de Boudjemaâ El Ankis, Mohamed Fellag, Hadj M’hamed El Anka, la chanteuse H’nifa, Iguerbouchene, Mohamed et Saïd Hilmi. Nabila Goumeziane, directrice locale de la culture et des arts à Tizi Ouzou, estime que ce rendez-vous avec les arts plastiques est un événement important puisque, a-t-elle souligné, il permet aux artistes peintres, notamment, de se rencontrer dans une ambiance conviviale à Azazga, cette localité choisie pour abriter le Salon.
 

 

«Nous sommes issus de l’école Issiakhem»

Il s’agit, selon la même responsable, de la nouvelle stratégie de son secteur visant la décentralisation des activités à travers les différentes communes de Tizi Ouzou afin de se rapprocher de plus en plus des citoyens des quatre coins de la wilaya. L’un des objectifs aussi de l’organisation de cette activité à Azazga est la proximité avec le village natal d’Issiakhem où une visite a été organisée durant le Salon. Par ailleurs, étant donné que l’événement coïncide avec l’année du 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale, les participants ont, à l’occasion, mis l’accent, entre autres,  sur l’art révolutionnaire. «Issiakhem a universalisé la peinture algérienne», a souligné l’artiste Salah Aït Mehdi, originaire d’Akbou, dans la wilaya de Tizi Ouzou. «Nous sommes issus de l’école Issiakhem», a ajouté, pour sa part, l’artiste peintre, sculpteur et poète de Annaba Moncef Guita. 

De son côté, Moussa Bourdine, venu d’Alger pour prendre part à l’événement, a déclaré qu’il a beaucoup travaillé avec le défunt surtout lors des expositions de peinture à l’occasion des manifestations culturelles nationales et internationales, durant les années 1970. «Issiakhem est un frère. Nous avons participé ensemble à plusieurs rendez-vous culturels importants», a-t-il ajouté. La plasticienne Nadia Cherrak de Tizi Ouzou a, elle aussi, estimé que des générations d’artistes vont apprendre beaucoup de ce qu’a laissé M’hamed Issiakhem.  


Issiakhem est  né le 17 juin 1928 à Taboudoucht, dans l’actuelle daïra d’Azeffoun, à Tizi Ouzou mais, quelques années après sa naissance, sa famille s’est installée à Relizan. Issiakhem a été amputé du bras gauche suite à un accident où il a perdu ses deux sœurs et son neveu. Il s’agit de la manipulation d’une grenade ramassée dans les camps militaires. «Après ce drame, Issiakhem vivra toute sa vie meurtri dans sa chair et dans son âme, et son œuvre sera définitivement marquée du sceau de la douleur.» Mais, ces dures circonstances ne l’ont pas empêché d’exceller dans son art, dont il était surdoué. 

Il a fait ainsi l’Ecole des Beaux-Arts d’Alger, puis celle de Paris pour devenir artiste accompli touchant à tous les domaines des arts plastiques. Il est surtout connu pour ses autoportraits et ses portraits. Il s’est éteint le 1er décembre 1985, après avoir fait connaître son art exceptionnel sur la scène artistique internationale.  
 

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