Avec seulement moins de 10% des commerces de produits alimentaires, fruits et légumes réquisitionnés par les services concernés pour l’Aïd, répondre à toute la demande des citoyens n’est pas chose aisée.
Comme chaque année, malgré la joie de l’Aïd, le citoyen est toujours désenchanté par la fermeture des commerces dans la wilaya de Tizi Ouzou. Durant les premier et deuxième jours de cette fête religieuse, quelques épiceries seulement étaient ouvertes, aussi bien au chef-lieu de wilaya que dans les grandes villes de Tizi Ouzou où la plupart des vendeurs ont baissé rideau durant, ce qui a suscité le désarroi des citoyens.
Il y a même plusieurs cafétérias, quasiment la totalité, qui étaient fermées, hormis les rares commerces qui ont préféré vendre des gâteaux et de la pâtisserie. «Il y a un pâtissier qui a ouvert, dimanche, sur le boulevard Krim Belkacem mais en un tour de main, il a vidé tous ses étals. Il n’a pas pu faire face à toute la demande», nous souligne un père de famille.
«C’est la même chose à chaque occasion similaire. Normalement, c’est une journée de fête, les gens aiment sortir, aller acheter des produits de base, des choses pour les enfants. Les commerçants doivent en profiter, mais ce n’est malheureusement pas le cas», s’exclame-t-il.
Le constat d’un chef-lieu de wilaya fermé durant l’Aïd a été le même, cette année, même si au troisième jour de l’événement, les commerces commenceront à rouvrir progressivement. Le transport urbain était aussi insuffisant. Les bus de l’ETUTO qui ont assuré la liaison entre les gares intermédiaires et le centre-ville ont cessé leurs navettes à 19 heures, ce qui a provoqué le mécontentement de plusieurs usagers. «Il n’y a pas eu d’exception pour la journée de l’Aïd, le transport urbain n’a pas travaillé au-delà de 19 heures.
On s’attendait à une exception pour cette fête religieuse mais les mêmes horaires de travail ont été maintenus», fulmine un autre citoyen qui précise que ces défaillances dans la gestion des moyens de transport lors des jours fériés ont laissé libre cours à des transporteurs clandestins pour imposer leur loi.
«600 dinars pour une course de la gare multimodale de Bouhinoun au centre-ville», témoigne-t-il. C’est la galère des citoyens qui ne trouvent pas de commerce ouvert et des moyens de transports disponibles les jours de l’Aïd. Et pourtant, les pouvoirs publics ont pris toutes les dispositions nécessaires pour réquisitionner 1068 commerçants exerçant différentes activités pour travailler durant les trois jours de l’Aïd El Adha dans la wilaya de Tizi Ouzou.
C’est ce qu’a annoncé, la semaine dernière, la direction du commerce, qui précise avoir ainsi «pris toutes les dispositions qui s’imposent afin d’assurer aux citoyens la disponibilité de tous les produits de première nécessité durant les jours fériés de fête». Dans le détail des chiffres communiqués, il y a ainsi 160 boulangers sur 320 répertoriés à travers la wilaya qui ont été mobilisés à la même occasion.
Les commerçants des produits alimentaires, fruits et légumes devant assurer la permanence sont au nombre de 530 sur un total de 6100 exerçant cette activité, a ajouté la même source. Par ailleurs, 364 autres commerçants exerçant de multiples autres activités ont été réquisitionnés sur un total de 5 300 répertoriés par la direction du commerce de la wilaya.
D’autre part, des unités de production ont été aussi appelées à assurer la permanence durant l’Aïd. La direction du commerce parle ainsi de 09 moulins, 04 unités de production laitière et 02 autres de production d’eau minérale réquisitionnées pour assurer l’approvisionnement à l’occasion.
La direction du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou souligne, par ailleurs, avoir interpellé le syndicat des boulangers ainsi que l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) afin de sensibiliser les commerçants concernés au respect de cette permanence. La même source ajoute que 32 brigades composées de 64 agents de répression des fraudes ont aussi été mobilisées pour les trois jours de la fête de l’Aïd afin de veiller au respect de la permanence.
Des citoyens rencontrés le deuxième de l’Aïd, à Tizi Ouzou, estiment que le nombre de commerçants réquisitionnés par les services concernés n’est pas en mesure d’assurer une permanence pour les trois de l’Aïd. Ainsi, avec seulement moins de 10% des commerces des produits alimentaires, fruits et légumes, répondre à la demande des citoyens n’est pas chose aisée. T. Chibani et H. Azzouzi