Wilaya de Guelma : Les marchés à bestiaux en quête d’organisation

20/06/2024 mis à jour: 06:02
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Plusieurs lacunes ont été relevées sur les lieux au niveau du marché hebdomadaire de Guelma

La désignation des marchés à bestiaux et les points de vente du bétail destiné pour le sacrifice durant l’Aïd El Adha, par décision du wali de Guelma, a été, comme chaque année et à la même période, une occasion pour rappeler aux divers services chargés d’organiser cette activité de la circonscrire dans les meilleures conditions de sécurité et d’hygiène publique. 

Vingt-deux communes sur les 34 que compte la wilaya de Guelma ont été désignées pour abriter ces lieux de rassemblement et d’exposition pour la vente des bêtes. La réglementation régissant cette activité commerciale étant on ne peut plus claire, depuis la décision d’instaurer efficacement un dispositif de contrôle sanitaire dans les marchés à bestiaux par arrêté du ministère de l’Agriculture du 30 septembre 2000. 

Le marché hebdomadaire à bestiaux de la commune de Guelma, le plus important de la wilaya, situé à la cité Frères Rahabi, est un exemple édifiant en matière de non-respect des lois en vigueur, d’autant que ce dernier a été installé bien après la promulgation dudit décret. En effet, le flux de maquignons observé à quelques heures de l’Aïd El Adha, n’est pas passé inaperçu sur cette imposante aire, avons-nous constaté sur place. Cet espace de plus de 13 000 m2, propriété de la commune, est situé en pleine zone urbaine. 

Ce qui constitue en soi une infraction à la réglementation en vigueur si l’on se réfère à l’article 05 de l’arrêté mentionné ci-haut qui stipule que : «Tout marché à bestiaux mis en service au-delà de la publication du présent arrêté doit être situé en dehors de toute agglomération, dans un emplacement spécialement prévu à cet effet et loin d’au moins 300 mètres des habitations ou centres d’élevage». Ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque ce souk hebdomadaire a été créé bien après la promulgation du décret, dans une zone urbaine qu’est la cité Frères Rahabi. Contre toute attente et curieusement, ce lieu a été désigné, depuis, en tête de liste par des décisions des walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya de Guelma, avec la dernière en date sous le n° 992 du 03 juin 2024, dont El Watan détient une copie. 

Une situation inédite et comment il en serait autrement, puisque des habitations sont attenantes au mur du marché avec toutes les nuisances que cela peut provoquer. «La réalité du terrain est en porte à faux avec la réglementation», s’indignent des acheteurs avisés aux portes du souk. Questionnés par El Watan, les visiteurs enchaînent : «C’est le souk au sens propre et figuré du terme. Les maquignons y accèdent comme dans un moulin. Ils s’acquittent, bien évidemment, du droit d’entrée, mais sans plus». Et de conclure : «Comme vous le savez, cet espace fait fonction durant l’année également de marché du vendredi pour la fripe, les fruits et les légumes et autres camelots. Les gens font leurs commissions en marchant dans la bouse de vache, mais ceci est un autre problème»
 

Des bêtes sans documents sanitaires 

Au jour J moins 2 de l’Aïd El Adha nous sommes un vendredi au souk de la cité Frères Rahabi. Les derniers acheteurs potentiels sont à l’affût. Ils cherchent un mouton à sacrifier à un prix abordable. «Introuvable, un animal à moins de 50 000 dinars», avons-nous constaté, sauf pour des agnelles ou des agneaux maigres. Jusque là, il n’y a rien de particulier puisque la vox populi l’avait annoncé, plusieurs semaines avant l’Aïd. Mais encore, l’acheteur fait face à des animaux non identifiés. Sans boucle ni numéro d’identification, la provenance de l’animal est pour ainsi dire inconnue et son propriétaire l’est encore moins. 

En effet, la situation est quasi générale, mais qu’en est-il des documents sanitaires devant accompagner les animaux à l’entrée du marché et le contrôle systématique des maquignons par les services vétérinaires ? Dans ce contexte bien précis, aucun vendeur ne semblait détenir ce genre de documents ou du moins pour prouver l’état de santé de l’animal à l’acquéreur potentiel, même pour un achat groupé destiné à la revente sur place, comme c’est souvent le cas. Quoi qu’il en soit, la situation qui prévaut au marché à bestiaux de la cité Frères Rahabi révèle d’autres lacunes. 

Notons l’absence d’abreuvoirs (eau potable) pour les animaux à l’intérieur comme le stipule l’article 4 du décret ministériel, mais encore l’absence de pédiluve et autoluve (qui ne sont autres que des petits bassins, respectivement pour piétons et véhicules pneumatiques, contenant des produits de désinfection, aménagés à l’entrée et à la sortie des marchés) pour éviter d’éventuelles contaminations lors des rassemblements et des dispersements des animaux. 

Et nous en passons des manquements. C’est le même constat pour les autres souks hebdomadaires et points de vente de la wilaya. À méditer.

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