Plusieurs entreprises de recyclage des déchets implantées dans la wilaya de Boumerdès ont déjà fait leurs preuves dans ce domaine, tout en participant au développement de l’économie circulaire.
Créneau longtemps négligé, le recyclage des déchets semble intéresser beaucoup d’investisseurs. Dans la wilaya de Boumerdès, plusieurs entreprises ont déjà montré leurs preuves dans ce domaine, participant ainsi à la préservation de l’environnement et au développement de l’économie circulaire.
Créée en 2003, Algerian recycling Center, une Eurl établie à Ouled Moussa, est un modèle à suivre en la matière. Abordé lors des festivités de la Journée internationale de l’environnement, son gérant parle de son expérience. «Au départ, on avait quatre employés permanents, maintenant, on dépasse les 40, sans compter les collecteurs», dira Hamza Boukhal. «On récupère tous types de plastique.
Après l’opération de broyage et de lavage, on obtient des granulés de plastique qu’on vend à des sociétés qui les utilisent comme matière première pour la fabrication de divers objets, tels que les caisses, les jerricans, les bouteilles et autres emballages», confia-t-il. Poursuivant son élan, l’entreprise modernise ses équipements et se lance dans l’exportation. Aujourd’hui, elle exporte de la fibre de textile ainsi que d’autres produits finis et semi-finis vers la Chine et certains pays européens, ajoute M. Boukhal.
Très valorisés ailleurs, dans la wilaya de Boumerdès, les déchets continuent à être jetés en grandes quantités dans la nature, devenant ainsi une véritable source de pollution. Il n’y a pas longtemps, un rapport de l’APW a estimé à 2% le taux des déchets récupérés au niveau des CET de Corso et de Zaâtra, soulignant que les centres de tri réalisés sur place tombaient souvent en panne. Mais à quelque chose malheur est bon : cette situation aura encouragé plusieurs investisseurs à se lancer dans ce domaine.
Des déchets comme matière première
Sarl Sino est une entreprise algéro-chinoise qui fait depuis 2017 du recyclage de polyéthylène téréphtalate (PET), plastique pétro-sourcé. «On recycle 80 tonnes de déchets par semaine. C’est notre matière première. Le recyclage nous permet de fabriquer du feuillard en polyester, utilisé comme alternative au feuillard en acier. Il est très résistant et non corrosif.
Il est utilisé notamment par les briqueteries et les entreprises de céramique dans les opérations de palettisation lourdes. On obtient aussi d’autres produits qu’on exporte vers la Croatie, la Russie, l’Allemagne et l’Ukraine», explique Tarkia Walid, responsable commercial.
En sus d’une centaine d’employés directs, l’entreprise à signé des conventions avec des dizaines de collecteurs et plusieurs CET du pays dont ceux de M’sila, Guelma, Tizi Ouzou, Bou Saâda, Mila, etc.
Spa Eco-Steel Groupe récupère, quant à elle, les déchets d’aluminium à l’instar des canettes de bières ou de soda et autres profilés métalliques pour produire du zamac, du cuivre, du zinc et du fer à béton, indique Soumia Ghalib, directrice de l’administration et des finances du groupe. Basée à Corso, Sarl Solgen est spécialisée dans la récupération et la transformation du papier.
Après s’être distinguée dans la fabrication des bobines de papier hygiénique, l’entreprise compte bientôt produire du carton afin de réduire la dépendance de l’Algérie aux importations, annonce un employé de la société.
En effet, ce n’est pas les entreprises qui manquent dans ce domaine. Pour développer encore davantage ce créneau, les autorités locales ont évoqué la possibilité d’installer des bennes de tri sélectif (verre, papier, organique et plastique) dans certaines cités de la région. Malgré l’affectation d’une somme de 50 millions de dinars à cet effet, l’idée est restée néanmoins au stade de la réflexion.