«Violation» de l’espace aérien nippon par un appareil chinois : Le Japon déploie des avions de chasse

27/08/2024 mis à jour: 15:35
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La tension monte entre le Japon et la Chine - Photo : D. R.

Le vice-ministre japonais des Affaires étrangères, Masataka Okano, a convoqué hier soir l’ambassadeur par intérim de Chine au Japon, auprès duquel il a «émis une ferme protestation», tout en appelant à des mesures pour éviter une répétition de ce type d’événement.

Le Japon a déployé des avions de chasse après qu’un appareil militaire chinois eut «violé» son espace aérien, a annoncé hier le ministère de la Défense, cité par l’AFP. Selon les médias locaux, dont la chaîne publique NHK, l’incident marque la première incursion d’un avion militaire chinois dans l’espace aérien japonais.

Il a été «confirmé qu’un avion chinois a violé l’espace aérien territorial au large des îles Danjo, dans la préfecture de Nagasaki», a affirmé le ministère dans un communiqué, en ajoutant qu’il a lancé «des avions de chasse en urgence». L’avion «espion de type Y-9» a pénétré dans l’espace aérien japonais à 11h29 (2h29 GMT) pendant environ deux minutes, a ajouté le ministère.

Les îles Danjo sont des îlots situés dans la mer de Chine orientale, au large de la région sud de Nagasaki, au Japon. Le ministère a indiqué que des mesures avaient été prises par les forces japonaises d’autodéfense, comme «émettre des avertissements» à l’avion, mais la NHK a indiqué qu’aucune arme, telle que des pistolets lance-fusées, n’a été utilisée comme alerte.

Le vice-ministre japonais des Affaires étrangères, Masataka Okano, a convoqué hier soir l’ambassadeur par intérim de Chine au Japon, auprès duquel il a «émis une ferme protestation», tout en appelant à des mesures pour éviter une répétition de ce type d’événement, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le diplomate chinois a répondu que l’affaire serait signalée à Pékin, selon le ministère.

L’influence économique et militaire croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique et ses revendications, en particulier concernant Taïwan qu’elle considère comme une de ses provinces, sont sources d’inquiétude pour les Etats-Unis et leurs alliés. Pékin revendique la mer de Chine méridionale, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de commerce, presque dans sa totalité, malgré une décision de la Cour internationale selon laquelle sa revendication n’a aucun fondement juridique.

Pactes

Le Japon, résolument pacifiste depuis des décennies, a augmenté ses dépenses de défense, en se dotant de capacités de «contre-attaque» et en assouplissant les règles sur les exportations d’armes.

Tokyo fournit également des financements et des équipements, tels que des navires de patrouille, aux pays de la région, et a conclu en juillet un pacte de défense avec les Philippines. Le Japon et la Corée du Sud ont également décidé de faire taire des dissensions historiques. Avec les Etats-Unis, l’Australie et l’Inde, Tokyo fait partie de l’alliance Quad, un groupe considéré comme un rempart contre Pékin.

Les navires japonais et chinois ont été impliqués par le passé dans des incidents concernant des zones contestées, en particulier les îles Senkaku en mer de Chine orientale, aussi appelées Diaoyu par Pékin. Cette chaîne d’îles a été le théâtre d’affrontements entre des navires de garde-côtes japonais et des bateaux de pêche chinois. Tokyo a signalé la présence dans la zone de navires de garde-côtes chinois, d’un navire militaire et même d’un sous-marin à propulsion nucléaire.

Deux avions non militaires chinois, un avion à hélice et un petit drone ont fait une incursion dans l’espace aérien japonais près des îles Senkaku en 2012 et 2017, selon la NHK.

La Chine a annoncé hier avoir pris «des mesures de contrôle» après un nouvel incident avec des navires philippins près d’un atoll disputé en mer de Chine méridionale, le quatrième en une semaine.

Selon elle, les Philippines ont envoyé des navires des garde-côtes «pour entrer illégalement dans les eaux proches du récif de Xianbin dans les îles Nansha» (les noms chinois de l’atoll disputé de Sabina et des îles Spratleys), ont annoncé les garde-côtes chinois. Les tensions entre Pékin et Manille se sont intensifiées ces derniers mois et ont été marquées par une série de confrontations en mer de Chine méridionale.
 

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